La Region des Savanes ( Nord du Togo), une zone agricole et d’élévage qui allie culture traditionnelle et moderne. Une première pluie, et la saison des cultures s’annonce. On laboure et on sème du tout et partout. Mais dès l’annonce des premières pluies, une hantise démeure entre ceux s’attachent aux méthodes traditionelles et ceux qui veulent évoluer vers la mécanisation. Entre ce espoir naissant et la réalité, l’avenir demeure lointain.
Bombouaka, 02 juillet 2022; il est 9h. Une charrue derrière un toro. Un père et un son fils; des labours et des sillons.Le calme est précaire et les rides se font voir sur le visages des deux laboureurs; quelques gouttes de sueur. C’est jours pareil, en cette période de l’année. Il faut s elever tot, et il partir tard. Depuis plus d’une demie heure, Lamkome Laré, 47 ans et son fils, Dame Laré, 17 ans revolu, attèlent leurs boeufs. Une pratique ancienne et presque annuelle, dès l’arrivée des premières pluies de la saison pluvieuse. Si tu ne cultives pas, tu ne manges, comme dit l’adage de cette localité. Ils se connaissent presque tous, ils sont agriculteurs depuis plusieurs générations. Et comme Lamkome, certains descendent de plusieurs générations d’agriculteurs, en cette ville ou l’industrie démeure une denrée rare. Rien que l’agriculture, l’élévage et le jardinage, toujours avec les méthodes anciennes. » Je suis cultivateur » explique Lamkome qui sourit, avant de poursuivre: » je suis né ici, je me suis marié et j’ai trois enfants. Je cultive du mil, du mais et du sorgho, avec les recoltes, on se nourrit ». Il connait le sol, sa terre natale. Mais, il l’a vu pauvre, et continue de la labourer sans engrais. Un sol non fertile et rempli de sable pauvre . A observer, les herbes suavages épouvent des difficultés à fleurir. De ça et là, pavanent quelques animaux domestiques, les leurs. Des cabris, de petits ruminants et des poules qui font la fierté de la famille de l’agriculteur Lamkome. A cette joie, s’ajoutent les cris stridents des criquets et des oiseaux sauvages.
A chaque intervalle de temps, des bonjours, dits en langue locale. Apparemment, dans cette localité, on salue, on s’arrete et on démande les nouvelles de proches. Ils semblent se connaitre des uns , des autres. Son fils, Dame, qui draine le toro, est un élève en classe de seconde. Mais durant les vacanes, il est celui-là qui aide son père à cultiver les champs. » je suis là avec lui, on cultive, ma mère et mes soeurs sèment. on recolte , on les vend et les frais de scolarités sont payés », dit-il. L’an dernier, il avait fait pareil, et c’est année, il espère dans les bonnes recoltes. Comme partout ailleurs dans cette contrées, on remet tout dans les mains de Dieu, pour avoir de bonne saison et éviter les criquets voyageurs.
Le cas la famille Laré n’est qu’un cas parmi tant d’autres, dans cette préfecture de tandjoaré, une zone sans industrie, mais agriculture modernisé. Ici, on cultive du riz, du mil, du sorgho, du haricot , du mais, l’arachide, mais aussi du coton. Des habitudes culturales qui datent de plusieurs générations. Malgré les efforts fournis, les greniers ne sont toujours pas bien remplis. En période de soudure, les temps sont durs, les prix flambent et les difficultés s’augement. Les recoltes selon leurs dires, sont souvent maigres, surtout avec cette periode de rechauffement climatique. Léné Douti conseille: » pour recolter, il faut semer tot, en tenant compte de la pluie, mais aussi avoir du fumier ».
Or pour avoir du fumier, il faut du bétail. Mais depuis plusieurs années déplorent les agriculteurs, la peste, la grippe et d’autres maladies tuent leurs bétails et volailles. Comme Léné Douti, Mati Yambé encourage » il faut toutjous cultiver, c’est cela seul, qu’on sait faire »; Toutefois, elle regrette, que l’an dernier, ses recoltes durent maigres, à cause du manque de pluie. Non loin d’elle, un aure champ, celui de Monipak Djoune qui sème du gombo, son champ personnel. » ici, c’est ma parcelle, je laboure et je sème avec la machètte, c’est plus rapide ». Mais aussi difficile au regard des méthodes de cultures très archaiques. Elle se lament: » on va faire comment? on le sait, on sait que c’est difficile, mais il n’y a pas de moyen, et personne pour nous aider ».
Dans la plus part des champs visités, les pratiques culturales sont vétustes. Il s’agit des Dabas, des houes, des charrues, des bois et des haches. Une pratique qui necessité de l’énergie humaine. En plus de ces méthodes archaiques, des sols pauvres et des paysans sans engrais. » Chaque année, on crie engais, engrais, mais, il y’en a pas. toujours les memes réalités », regrette sambiani Lamboni, qui déplore les memes réalités difficiles des cultivateurs » on a fait des groupement, on a écrit aux autorités, on n’a toujours pas d’engrais ».
Les paysans de tandjoaré, comme plusieurs autres de la region, la pratique de l’agriculture démeure difficile, à cause plusieurs aléas , tant naturels que sociaux. Malgré tout, ils veulent et continuent de défier la nature, pour vivre et survivre. La plupart des paysans rencontrés déplorent l’absence des machines agricoles et le prix élévés des charrues, y compris les boeufs, qui jadis aidaient à faire les champs. Au cours des années antérieures, la localité connu une triste période marquée par l’insécurité alimentaire. Mais les techniques de cultures démeurent vétustes et qui s’accompagent de la reduction des espaces cultivables. Sans compter l’augmentation de la population dans certains villages.
Voir bomboaka, vivres leurs réalités et partager leurs peines en cette époque technique et scientifique, il se pose encore la question de l’avenir de l’agriculture de tandjoaré, si les paysans vont poursuivre avec ces méthodes archaiques de labours et des sémences.
La rédaction.
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