Le responsable antitrust du DoJ s’adresse aux actionnaires d’Apple dans un message cinglant

Le responsable antitrust du DoJ s’adresse aux actionnaires d’Apple dans un message cinglant

Jonathan Kanter, procureur général adjoint pour la division antitrust du département de la Justice (DoJ) américain, s’est adressé aux actionnaires d’Apple. Selon lui, ces derniers devraient se réjouir d’une « compétition basée sur le mérite ».

Apple est accusée d’abus de position dominante dans le secteur du smartphone

Sur le plateau de CNBC ce vendredi 22 mars, Kanter a estimé que les actionnaires d’Apple devraient encourager l’entreprise à se démarquer de la concurrence par ses propres mérites. « La compétition basée sur le mérite est bonne pour tout le monde, pour les entreprises, pour les consommateurs, pour l’économie. C’est donc en fin de compte l’objet de ce procès », a-t-il argumenté.

Un discours survenu au lendemain de la plainte visant Apple pour abus de position dominante. La marque à la pomme est accusée par le DoJ d’avoir eu recours à des pratiques anticoncurrentielles pendant des années pour maintenir le monopole de l’iPhone. Jonathan Kanter est également l’un des maîtres d’œuvre dans l’affaire opposant le DoJ à Google, inculpée pour son potentiel monopole déloyal dans le secteur de la publicité en ligne.

« Ce procès menace notre identité et les principes qui distinguent les produits Apple sur des marchés extrêmement concurrentiels. Si elle aboutissait, elle entraverait notre capacité à créer le type de technologie que les gens attendent d’Apple – où le matériel, les logiciels et les services s’entrecroisent. Elle créerait également un dangereux précédent, en permettant au gouvernement d’intervenir lourdement dans la conception de la technologie des citoyens », a réagi Apple.

L’affaire, que la firme de Cupertino contestera vigoureusement, risque de se poursuivre pendant plusieurs années. Outre l’issue du procès, elle pourrait concentrer les efforts d’Apple sur sa défense plutôt que sur l’innovation. L’entreprise traverse une période houleuse, notamment en raison de son retard dans le secteur de l’IA générative.

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L’administration chinoise bannit les puces Intel et AMD de ses ordinateurs

L’administration chinoise bannit les puces Intel et AMD de ses ordinateurs

Le gouvernement chinois accélère pour remplacer les technologies étrangères par des solutions locales, dans un contexte de tensions grandissantes avec les États-Unis. Le gouvernement exige des appareils « sûrs et fiables » Le 26 décembre dernier, le ministère des finances et le ministère de l’industrie et des technologies de l’information …

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La Commission européenne lance une enquête de non-conformité au DMA contre Alphabet, Apple et Meta

La Commission européenne lance une enquête de non-conformité au DMA contre Alphabet, Apple et Meta

La Commission européenne a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête à l’encontre d’Apple, Meta, et Alphabet. L’UE estime que les solutions proposées pour se mettre en conformité avec le Digital Markets Act, entré en application le 7 mars, ne cochent pas toutes les cases.

« Cela fait des mois que nous discutons avec les « gatekeepers » pour les aider à s’adapter, (…) nous ne sommes pas convaincus que les solutions proposées par Alphabet, Apple et Meta respectent leurs obligations, » marque Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur.

Alphabet, Amazon, Apple, ByteDance, Meta et Microsoft, ces six entreprises ont été désignées comme gatekeeper. À elles seules, elles détiennent 22 des principales plateformes numériques&nbsp: TikTok, WhatsApp, Safari, YouTube… Le 7 mars, chacune a présenté des mesures pour s’ouvrir à la concurrence, ou en tout cas la faciliter.

Apple, Alphabet et Meta rappelés à l’ordre par la Commission européenne

Apple, éditeur d’iOS et Alphabet éditeur d’Android ont chacun dû alléger les règles de leurs magasins d’application. Elles doivent permettre aux développeurs d’inviter leurs utilisateurs à s’abonner à un service en dehors de leur application mobile, en allant sur le site internet de Spotify par exemple. Cette méthode donne accès à un tarif réduit, Apple et Alphabet prenant une commission sur les achats à l’intérieur des applications mobiles… Les deux géants, auraient ajouté de nouvelles contraintes pour les développeurs afin de limiter la promotion de cette méthode.

Pour Alphabet encore, son moteur de recherche Google a dû limiter la recommandation de ses propres services dans les résultats. Depuis plusieurs semaines, Google Maps, Google Flights, ou Google Shoppings n’apparaissent plus après une recherche, aux bénéfices d’autres entreprises comme Opodo, Booking, etc. Ce nouvel affichage ne semblerait pas bénéficier à tout le monde.

Pour Apple, la marque a dû revoir la fenêtre de suggestion de services par défaut. Elle permet à un utilisateur de choisir son moteur de recherche, son navigateur… Cette fenêtre présentée dans la dernière mise à jour d’iOS ne semble pas satisfaire la Commission. « Les mesures prises par Apple, notamment la conception de l’écran de choix du navigateur web, peuvent empêcher les utilisateurs d’exercer véritablement leur choix de services au sein de l’écosystème, » peut-on lire dans un communiqué.

À l’approche du DMA, Meta s’est lancé dans une approche un peu osée, mais censée satisfaire tout le monde&nbsp: payer pour ne pas voir ses données utilisées, ou consentir à ce qu’elles le soient. Ce choix trop binaire n’apporte de pas de réelle alternative selon la Commission. Meta a pourtant proposé la semaine dernière de baisser le prix de son abonnement.

Margrethe Vestager et Thierry Breton, chacun derrière un pupitre à la Commission européenne.

De gauche à droite&nbsp: Margrethe Vestager, Vice-présidente exécutive de la Commission européenne et Commissaire européen au marché intérieur. Photographie&nbsp: Commission européenne.

La Commission vise d’autres plateformes dans le cadre du DMA

Dans son communiqué, l’Europe annonce se pencher sur d’autres plateformes. C’est le cas d’Amazon, qui privilégierait les produits de sa marque dans les résultats.

Situation inédite au vu de la taille de chacune des plateformes, la Commission a également étendu le délai de mise en conformité pour Messenger. La messagerie de Meta a six mois supplémentaires pour s’ouvrir et rendre son service interopérable.

L’instance européenne se donne désormais 12 mois pour mener à bien ses investigations et informer les sociétés concernées des éléments découverts. « Si notre enquête conclut qu’il n’y a pas de conformité totale avec la DMA, les « gatekeepers » pourraient se voir infliger de lourdes amendes, » prévient Thierry Breton. En effet, elles peuvent atteindre 10 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise. En cas de manquements répétés, ce montant peut être porté jusqu’à 20 %.

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De la frénésie technocentriste au discernement technologique

De la frénésie technocentriste au discernement technologique

L’IA générative, l’informatique quantique, l’IoT, le métavers sont autant de domaines technologiques qui suscitent des interrogations dans les comités de direction. Faut-il investir, pourquoi et combien&nbsp? Quand et avec qui&nbsp? En 2024, savoir quelles technologies méritent d’être explorées demeure complexe. Un autre enjeu de taille pour un décideur est d’aider son équipe à se prémunir des effets d’emballement. Dit autrement, par-delà la hype, en revenir aux faits et aux impacts, et donc sortir de la frénésie technocentriste. Comment prendre un tel recul&nbsp?

Innovation technologique&nbsp: gérer la passion

En 2011, le lancement des Google Glass s’accompagnait de mille promesses et au moins autant de cas d’usages pressentis. En 2019 le Métavers (et notamment celui de la société Meta) faisait miroiter des lendemains enchantés. En 2022, les regards s’illuminaient devant ChatGPT (OpenAI), point de départ d’une course aux IA génératives qui ne fait que commencer.
En entreprise, les effets que produisent ces technologies oscillent entre empressement à les adopter, et inquiétude quant à la vitesse à laquelle elles se déploient parfois. À un niveau plus micro, celui des managers de proximité, tester des technologies tous azimuts est un moyen pour stimuler la créativité des équipes, évaluer la capacité de l’organisation à s’adapter, et appréhender les réactions des concurrents. À la marge, cela peut venir alimenter une feuille de route.

Mais ces itérations autour de nouvelles technologies ne sauraient remplacer une vraie vision technologique, inscrite dans une stratégie plus large. Si l’approche par tâtonnements est nécessaire elle cumule a minima deux écueils&nbsp: l’aveuglement économique et l’égarement environnemental.

Incertitudes économiques et risques environnementaux

Côté économique, la peur de louper le tournant ou la « tyrannie du retard », comme l’identifie le sociologue Dominique Boullier, est souvent une motivation pour investir. Dans l’engouement, la technologie peut devenir une stratégie en soi plutôt qu’un moyen au service d’une fin&nbsp: « stratégie blockchain », « stratégie IA », « stratégie Metavers », etc. Cela tient du pari&nbsp: les pertes peuvent être colossales. Après tout, le Metavers a coûté 36 milliards de dollars à Meta.

Du reste, l’histoire nous apprend que la technologie seule ne suffit pas à déployer une stratégie innovante, et encore moins gagnante. Dans son ouvrage Winning the right Game (2021), le Professeur Ron Adner rappelle, à revers du mythe souvent énoncé, que Kodak a bien pris le virage des appareils photos numérique. Cependant, la firme a été incapable de faire face à la restructuration des chaînes de valeurs, aux changements de positions des acteurs et à l’évolution des usages.

Aux incertitudes économiques, s’ajoutent les risques liés aux impacts environnementaux. La diffusion massive de nouvelles intelligences artificielles est, forcément, sous le feu des projecteurs. Quelques ordres de grandeur. Google affirme que l’IA pourrait être responsable de la consommation énergétique de l’entreprise à hauteur de 10 à 15 %, soit 2,3 térawattheures (l’équivalent d’une ville de 500 000 habitants). Côté usage, une récente étude (pre-print) signale que générer 1 000 images avec l’outil Stable Diffusion XL émettrait autant de dioxyde de carbone que conduire l’équivalent de 6,5 kilomètres en voiture. Autre enseignement&nbsp: ces outils consomment à l’usage, un usage qui ne fait qu’augmenter.

Face à ces dérives, l’UE va actualiser les lois existantes en matière de technologies numériques, avec l’idée d’introduire de nouvelles mesures pour garantir que les centres de données soient « neutres » sur le plan climatique, et plus économes en énergie d’ici 2030 au plus tard. Cependant, ce « Pacte vert » s’inscrit dans un contexte où la demande est telle que leur consommation nette ne fera qu’augmenter. L’équation n’est pas résolue.

Il devient donc urgent de repenser le mode de prise de décision concernant les développements technologiques futurs, et assurer une meilleure convergence entre progrès et sobriété. Dans l’incertitude face à l’avenir, nous devons, comme le propose l’Académie des Technologies, faire preuve de « discernement technologique. »

« Discernement technologique »

Dans sa synthèse du Séminaire 2022 « Matière à penser sur la sobriété », l’Académie des technologies, rappelle que la sobriété est incontournable&nbsp: il s’agit de garantir la possibilité du progrès pour tous, et de préserver la possibilité d’une amélioration des conditions de vie compatible avec les limites planétaires.

L’Académie livre plusieurs messages. D’abord, la sobriété est nécessaire à court terme car la technologie ne suffit pas à faire face à l’urgence climatique. L’objectif de 55 % de décroissance des émissions de l’Europe par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030 est inatteignable sans un grand effort de sobriété conjugué à l’efficacité technologique. C’est seulement à long terme, au-delà de 2050 que des technologies permettront peut-être de réduire l’effort de sobriété, selon l’Académie.

L’Académie avance ensuite que les choix technologiques futurs devraient s’effectuer suivant un discernement technologique collectif s’appuyant sur une «évaluation de leurs bénéfices, de leurs coûts et de leurs risques pour la société et pour l’environnement », et d’ajouter&nbsp: « L’existence d’un marché viable ne saurait garantir qu’une innovation soit opportune. »

À l’échelle des entreprises, les développements technologiques ne sauraient échapper à ce besoin de discernement. Cela commence avec une prise de recul, et des questions concrètes&nbsp: la technologie est-elle l’objet ou le moyen d’une exploration&nbsp? Qu’apporte-t-elle comme bénéfice, eu égard à ses impacts environnementaux&nbsp? S’il n’existe évidemment pas d’indicateur unique au discernement technologique, aller dans cette direction, y compris institutionnellement, est souhaitable.

Le questionnement de la « technologie invisible » pour le choix technologique

Pour intégrer ce discernement technologique en Grande Entreprise et Entreprise de Taille Intermédiaire, un obstacle de taille est à lever. La volonté d’un décideur peut se heurter des mécanismes de rejet, au poids d’outils de gestion, de procédures et de critères qui sclérosent les changements de direction.

En 1983, Michel Berry, Ingénieur général des Mines et Directeur de recherche au CNRS, alertait déjà sur le déterminisme engendré par ce qu’il nommait alors la « technologie invisible ». Si selon Keynes « les hommes politiques sont souvent des victimes inconscientes d’économistes déjà morts », alors il en irait de même avec les équipes de décideurs qui se succèdent sans pouvoir réellement orienter la trajectoire de l’entreprise vers plus de réflexivité, ce par la faute des règles obsolètes qui s’opposent à eux sans qu’ils n’en aient conscience. En l’occurrence, des règles qui poussent au suivisme et aux stratégies techno-push, quitte à multiplier par principe la quantité d’expérimentations, copier des innovations produites ailleurs sans prendre le temps d’identifier les chemins de traverses, les autres investissements nécessaires mais dépriorisés, qui pourraient garantir des stratégies plus responsables.

Se prémunir de la frénésie technologique revient donc en premier lieu à questionner les outils sous-jacents aux choix technologiques. En comprenant mieux la nature de la « technologie invisible », et en cultivant le doute à l’endroit de toute forme de hype.

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Le CEA lance un programme pour les start-up de la microélectronique

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