La renommée de Synopsys est bien moindre que celle de ses clients, Nvidia, Intel ou encore le franco-italien STMicroelectronics. Et pourtant, l’entreprise basée à Sunnyvale, en Californie, a rendu publique ce 16 janvier son intention d’opérer l’un des rachats les plus élevés de ses dernières années du secteur de la …
La renommée de Synopsys est bien moindre que celle de ses clients, Nvidia, Intel ou encore le franco-italien STMicroelectronics. Et pourtant, l’entreprise basée à Sunnyvale, en Californie, a rendu publique ce 16 janvier son intention d’opérer l’un des rachats les plus élevés de ses dernières années du secteur de la Tech. Elle souhaite s’offrir pour 35 milliards de dollars un autre acteur en mal de notoriété, Ansys.
Une position enviable dans l’univers impitoyable des semi-conducteurs
La spécialité de Synopsys est de concevoir les logiciels utilisés par ceux qui conçoivent les puces présentes dans tous les appareils électroniques. Il s’agit d’une entreprise de CAO, Conception assistée par ordinateur pour l’électronique (ou en anglais EDA pour electronic design automation).
Dans ce domaine, les sociétés américaines sont reines, avec 74 % du marché en 2019, contre 20 % pour l’Europe. Synopsys est l’une des deux plus importante. Sa cible, Ansys, américaine également, opère grossièrement dans ce même domaine. Elle est spécialisée dans les logiciels de simulation qui permettent de réduire les risques et coûts de fabrication d’un projet. Elle compte parmi ses concurrents le français Dassault Système.
Pour Synopsys, Ansys est à la fois complémentaire et une occasion d’étendre son activité vers de nouveaux domaines. La simulation de produits physiques est de plus en plus mobilisée pour la fabrication de semi-conducteurs, avec l’empilement de couches de silicium. En même temps elle ouvre de nouveaux marchés dans l’aérospatiale, l’automobile, etc. Synopsis espère étendre son marché adressable de 1,5 fois.
Les deux entreprises travaillent déjà main dans la main comme l’a rappelé le PDG de Synopsys, Sassine Ghazi, « il s’agit de la prochaine étape logique de notre partenariat fructueux de sept ans avec Ansys ». Un accord de recherche lie les deux groupes depuis 2017 et des logiciels communs sont vendus depuis environ deux ans.
Synopsys, un modèle ?
La nouvelle du rachat a été ébruitée en décembre dans la presse américaine. Il devrait être réglé en action et espèce. Les actionnaires d’Ansys posséderont 16,5 % de Synopsys, qui va par ailleurs emprunter 16 milliards de dollars et sortir les derniers 3 milliards de dollars de sa trésorerie.
Les dirigeants des deux sociétés sont confiants sur les questions réglementaires, rapporte le Wall Street Journal. L’affaire devrait donc être bouclée au 1er semestre 2025, même si 6 mois de marge ont été prévus.
Cette opération, l’une des plus importantes avec l’acquisition de VMWare par Broadcom et Activision Blizzard par Microsoft, pourrait ouvrir la porte à d’autres, veut croire Reuters. Selon l’agence de presse, l’anticipation d’une reprise économique et les échecs des autorités de la concurrence créent un moment favorable aux grandes manœuvres.
0 commentaires