SK Hynix, entreprise sud-coréenne spécialiste des puces mémoires, devrait dépenser 15 milliards de dollars pour installer une entreprise d’emballage en Indiana. La société a fait savoir au Financial Times que la décision finale n’avait pas encore été prise, « notre position officielle est que nous envisageons actuellement un éventuel investissement aux …
SK Hynix, entreprise sud-coréenne spécialiste des puces mémoires, devrait dépenser 15 milliards de dollars pour installer une entreprise d’emballage en Indiana. La société a fait savoir au Financial Times que la décision finale n’avait pas encore été prise, « notre position officielle est que nous envisageons actuellement un éventuel investissement aux États-Unis ».
SK Hynix, sous-traitant stratégique de Nvidia
En cas d’aboutissement du projet, cela sera une nouvelle démonstration du succès du Chips Act voulu par l’administration Biden. 230 milliards de dollars de promesses d’investissement dans les semi-conducteurs ont été lancés en parallèle du programme de subvention.
SK Hynix envisagerait sérieusement de construire une usine de puces HBM, High-Bandwidth Memory (à bande passante élevée). Ces composants sont fabriqués en associant plusieurs composants standards dans un même emballage. Ils sont ensuite utilisés pour fabriquer les processeurs graphiques de Nvidia dont l’industrie de l’intelligence artificielle raffole pour leurs performances.
SK Hynix est l’inventeur de ce type de semi-conducteurs, également vendu par Samsung et l’américain Micron. Il domine le marché, bien que son compatriote ait refait une grande partie de son retard. Avec son usine, SK Hynix pourrait avoir ou récupérer un avantage concurrentiel et combler une faille du Chips Act.
Le plan de Washington prévoit un soutien plus important pour les fabriques de semi-conducteurs, mais néglige, avec seulement 3 milliards de dollars d’aides, la phase de conditionnement. Elle est pourtant incontournable et un point faible de la chaîne d’approvisionnement américain. Le Financial Times rapporte que les usines avancées attirées aux États-Unis doivent de toute façon renvoyer en Asie leurs puces pour cette étape, avant de revenir.
Pour les semi-conducteurs tout est une question d’emplacement
Si la presse anglo-saxonne semble pariée sur une installation de SK Hynix dans l’Indiana, « le carrefour de l’Amérique » selon sa devise, une autre piste est envisagée : l’Arizona. C’est dans cet État que la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) est en train de fabriquer, avec quelques difficultés, deux usines avancées. C’est justement TSMC qui fabrique les GPU de Nvidia, c’est au groupe taïwanais que SK Hynix envoi ses produits.
L’Indiana présente peut-être l’avantage de moins souffrir de la concurrence des entreprises pour attirer de la main-d’œuvre qualifiée. L’État est en même temps à proximité de l’Ohio, où Intel dit vouloir investir massivement.
Cette usine est évoquée depuis 2022 et le terrain devait être choisi en 2023. Année difficile pour SK Hynix, qui a accumulé les pertes. La situation de l’entreprise recommence à peine à devenir favorable, justement grâce à la demande liée à l’IA. Le moment idéal pour boucler ce dossier et lancer les travaux ? Quel que soit l’endroit choisi et si l’usine se construit, la première puce mémoire ne risque pas d’en sortir avant quelques années.
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