À la demande de l’Administration Biden, ASML a annulé l’expédition de certaines machines vers la Chine. Initialement, l’interdiction à l’exportation pour l’entreprise néerlandaise était prévue pour la fin du mois de janvier, mais les États-Unis ont fait pression sur le gouvernement des Pays-Bas pour qu’elle puisse, officieusement, entrer en vigueur …
À la demande de l’Administration Biden, ASML a annulé l’expédition de certaines machines vers la Chine. Initialement, l’interdiction à l’exportation pour l’entreprise néerlandaise était prévue pour la fin du mois de janvier, mais les États-Unis ont fait pression sur le gouvernement des Pays-Bas pour qu’elle puisse, officieusement, entrer en vigueur plus tôt.
Les États-Unis jouent la carte de la prudence avec ASML
Le fabricant néerlandais a annoncé lundi qu’il n’enverrait plus certaines machines vers l’Empire du Milieu. Le gouvernement néerlandais a récemment révoqué une licence qui permettait à des entreprises chinoises d’avoir accès à trois types de machines de lithographie à immersion ultraviolette profonde (DUV) haut de gamme. Dans son communiqué, ASML a déclaré avoir eu récemment des discussions avec les États-Unis sur la portée et l’impact de ses réglementations en matière de contrôle des exportations. Aucune information supplémentaire n’a été apportée sur la nature de ces échanges.
En octobre 2022, les États-Unis renforçaient une fois de plus leurs restrictions à l’export. Elles empêchaient les entreprises chinoises de se procurer des composants électroniques avancés, mais aussi des machines permettant leurs fabrications auprès de sociétés américaines ou de pays alliés. Ainsi, l’Administration Biden était partie à la rencontre du gouvernement néerlandais pour qu’il accepte de s’aligner sur les sanctions.
Après plusieurs semaines de négociations, les Pays-Bas ont finalement décidé à leur tour de restreindre l’accès aux machines d’ASML aux firmes chinoises. Depuis juin 2023, le pays européen exige des licences pour l’exportation d’outils d’industriels pour la fabrication de semi-conducteurs. Celles allouées aux entreprises chinoises étaient vouées à être révoquées d’ici la fin du mois de janvier. Néanmoins, les autorités américaines ont préféré prendre les devants, demandant au gouvernement néerlandais de passer à l’action plus tôt.
Pour cause, les États-Unis ont appris que la politique de sanction qu’ils menaient depuis quelques années maintenant ne portait pas vraiment leurs fruits. En septembre dernier, Huawei a présenté le Mate 60 Pro, un téléphone équipé de la Kirin 9000S, une puce fabriquée en 7 nanomètres (nm), une technologie de fabrication qui n’était pas censée être maîtrisée par une entreprise chinoise. En réalité, c’est la Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC) qui a réussi à atteindre ce niveau de gravure en modifiant une machine DUV d’ASML. Il est fort à parier que Washington souhaite que ces avancées ne puissent se reproduire en Chine.
Après avoir appris la révocation des licences qui étaient initialement accordées à certaines de ses entreprises, la Chine a exhorté les Pays-Bas de respecter les principes fondamentaux du marché. « Nous aimerions que les Pays-Bas prennent des mesures pratiques pour protéger les intérêts communs des deux pays et de leurs entreprises et visant à maintenir la stabilité des relations internationales et des chaînes d’approvisionnement, » a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin.
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