Le trafic européen des données mobiles va tripler d’ici à 2028, selon le groupe industriel des télécommunications GSMA. Cette hausse devrait alourdir les dépenses déjà colossales des opérateurs pour étendre …
Le trafic européen des données mobiles va tripler d’ici à 2028, selon le groupe industriel des télécommunications GSMA. Cette hausse devrait alourdir les dépenses déjà colossales des opérateurs pour étendre leurs capacités de réseau.
Les coûts de maintenance augmenteront aussi
La GSMA est une association internationale représentant plus de 1 000 opérateurs mobiles et entreprises. Dans son rapport annuel sur l’économie mobile, elle estime que la progression de l’adoption de la 5G et la migration vers la 4G feront augmenter drastiquement le trafic sur les réseaux mobiles dans les prochaines années.
En Europe occidentale, le trafic de données mobiles par smartphone atteindra 56 Go par mois en 2028, contre 20 Go l’année dernière. Pour ce qui est de l’Europe centrale et de l’Est, il passera de 14 Go en 2022 à 37 Go mensuels dans cinq ans. Ces chiffres signifient que les opérateurs seront contraints d’investir massivement afin de pouvoir supporter la hausse du trafic.
Daniel Pataki, responsable de l’Europe pour la GSMA, appelle les dirigeants européens à agir en conséquence afin de soutenir leurs efforts. « Nous sommes encouragés par le fait que les décideurs politiques européens font maintenant face à cette réalité et examinent le potentiel d’un changement politique significatif dans des domaines tels que la consolidation, l’harmonisation du spectre et la création de modèles d’investissement plus équitables pour l’infrastructure », a-t-il déclaré.
L’initiative Fair Share en suspens
Pataki fait évidemment référence à l’initiative Fair Share. Proposée par plusieurs opérateurs du Vieux Continent, elle consiste à faire payer une redevance aux géants de la tech américains, à l’instar de Meta, de Google ou de Netflix, afin de les aider à subventionner la maintenance des réseaux. Ils expliquent ce projet par le grand pourcentage que représentent ces plateformes dans le trafic européen.
Ces dernières se sont bien évidemment opposées au projet, tout comme plusieurs États membres de l’Union européenne (UE). Thierry Breton, fervent défenseur de l’initiative, a envisagé une législation qui aurait pu la soutenir. En plus des avis contre, il a été contraint par le temps.
Les opérateurs devront attendre le mandat de la nouvelle Commission européenne en 2025 pour savoir si le sujet sera réexaminé. Il n’est pas certain que celle-ci décide de légiférer sur la question. Pour sa part, Thierry Breton a appelé à une large réflexion sur le secteur à l’échelle européenne, afin de définir une vision commune. Compte tenu des prédictions de la GSMA, des mesures seront probablement à considérer, tant le coût des réseaux va augmenter.
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