« Sur le champ de bataille commercial mondial, je n’ai jamais baissé la tête ; lorsqu’il s’agit de prendre soin du peuple taïwanais, je n’ai jamais lâché prise », Terry Gou, fondateur …
« Sur le champ de bataille commercial mondial, je n’ai jamais baissé la tête ; lorsqu’il s’agit de prendre soin du peuple taïwanais, je n’ai jamais lâché prise », Terry Gou, fondateur de Foxconn et candidat à l’élection présidentielle de Taïwan, a annoncé sur les réseaux sociaux son retrait, le 24 novembre. L’entreprise qu’il a créée, plus grand fabricant sous contrat d’électronique, s’est, malgré elle, retrouvée au premier plan de sa campagne.
Foxconn peut souffler, Terry Gou rend les armes
Terry Gou a formellement quitté Hon Hai, le nom officiel de Foxconn, 45 ans après l’avoir créé, en 2019, pour se présenter aux élections présidentielles de Taïwan de 2020. Il a alors tenté d’obtenir, sans succès, l’investiture du Kuomintang, le parti le plus conciliant avec la Chine continentale.
Il avait décidé, pour le scrutin de janvier 2024, de se présenter en indépendant. Il vient de renoncer, le jour des dépôts officiels de candidature. Il n’a jamais réussi à décoller dans les sondages. Bloomberg rapporte également l’existence d’une enquête sur le possible achat des signatures nécessaires à se présenter.
Ces candidatures ont toutes deux été entachées de suspicion sur son rapport à la Chine. S’il n’est pas le seul à prôner un rapprochement dans un climat d’apaisement, la forte présence de Foxconn de l’autre côté du détroit est regardée avec méfiance. Premier employeur privé de l’Empire du Milieu, son entreprise est perçue comme un levier potentiel pour Pékin.
Sa société, il en reste actionnaire à 12,5 %, a fait l’objet d’une enquête fiscale et foncière dans l’Empire du Milieu à partir d’octobre. Cela a très vite été interprété comme une tentative de peser sur la campagne en cours, bien qu’il puisse également s’agir de pressions liées aux délocalisations de Foxconn en Inde.
Le chef du Conseil national de sécurité de Taïwan, Wellington Koo, a émis l’hypothèse que la candidature de Terry Gou, malgré ses positions, gênait. Indépendant et proche des idées du Kuomintang, qui présente son propre candidat, la présence d’un bulletin à son nom le 13 janvier aurait pu diluer les chances de victoire de l’opposition.
Le Parti Démocrate Progressiste, au pouvoir depuis 2016, assume une position plus indépendantiste qui ne fait pas que des heureux à Pékin. La présidente en place depuis deux mandats, Tsai Ing-wen, ne se représente pas, mais son vice-président Lai Ching-te, fait la course en tête dans les sondages. L’opposition, réduite au Kuomintang et au jeune parti, plutôt centriste, Parti populaire de Taïwan, a tenté de s’entendre, sans y parvenir.
L’échec de cette coalition a dû décevoir, les enquêtes d’opinion anticipant un vote très serré. Du côté de la nouvelle direction de Foxconn, l’heure devrait être au soulagement. Lors de la publication de ses résultats du 3e trimestre, son dirigeant, Young Liu, est apparu embarrassé sur la question de la candidature de Terry Gou.
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