La collaboration sino-saoudienne dans le domaine de l’intelligence artificielle a suscité des craintes au sein de l’Université des sciences et technologies du roi Abdallah (KAUST), basé en Arabie saoudite. Certains …
La collaboration sino-saoudienne dans le domaine de l’intelligence artificielle a suscité des craintes au sein de l’Université des sciences et technologies du roi Abdallah (KAUST), basé en Arabie saoudite. Certains de ses chercheurs et dirigeants pensent que les États-Unis pourraient leur interdire leur accès aux semi-conducteurs performants, évoquant sa relation étroite avec l’Empire du Milieu.
L’Arabie saoudite s’est rapproché de la Chine pour assouvir ses ambitions en matière d’IA
Au Moyen-Orient, l’Arabie saoudite cherche à se développer dans l’intelligence artificielle. Pour y parvenir, le pays s’est rapproché de la superpuissance chinoise. Cette dernière la soutient dans la formation de grands modèles de langage (LLM), utiles pour le déploiement d’outils d’IA générative. Le royaume cherche à proposer des solutions sur mesure pour le monde arabophone.
Dans le cadre de ce partenariat, un mathématicien américano-chinois, le professeur Jinchao Xu, a développé AceGPT. Il s’agit d’un LLM axé sur la langue arabe et qui a pu voir le jour grâce à la collaboration existante entre l’Université chinoise de Hong Kong à Shenzhen, l’institut de recherche sur le big data de Shenzhen et le KAUST.
Si au sein de l’établissement saoudien, tout le monde se félicite d’une telle avancée, certains jugent qu’il est nécessaire de brider la coopération sino-saoudienne pour conserver un accès aux semi-conducteurs performants. Ces personnes pensent que les relations tendues existant entre les États-Unis et la Chine pourraient mettre un frein aux ambitions saoudiennes dans l’IA.
À l’avenir, l’université saoudienne souhaiterait développer Shaheen III, un supercalculateur vingt fois plus puissant que celui qu’il possède actuellement, Shaheen II. Afin de mener à bien ce projet, KAUST a fait appel à Hewlett Packard Enterprise. L’entreprise américaine devrait exploiter les composants de Nvidia, l’un des leaders mondiaux en matière de puces dédiées à l’IA, pour mettre au point le superordinateur.
Une potentielle menace plane autour de la conservation de l’accès aux semi-conducteurs de pointe
Pour le Financial Times, un individu proche de l’affaire a affirmé que « de nombreuses personnes impliquées ont fait part de leurs inquiétudes aux dirigeants concernant les relations chinoises qui mettent en danger le projet de supercalculateur ». Il a également ajouté que ces personnes « ne veulent pas contrarier le gouvernement américain ».
Il y a un an, les États-Unis ont lourdement sanctionné la Chine, refusant que ses entités importent des semi-conducteurs de pointe ou du matériel permettant leur fabrication auprès de sociétés américaines ou alliées. Dernièrement, plusieurs hauts responsables américains ont exprimé leur inquiétude quant à l’accentuation des transferts technologiques entre la Chine et l’Arabie saoudite, pourtant alliée aux États-Unis.
Dans les prochains mois, Washington devrait intensifier ses efforts afin que les pays du Moyen-Orient ne continuent plus à collaborer avec la Chine. L’Administration Biden a notamment investi dans des infrastructures ferroviaires et maritimes permettant de mieux relier la péninsule arabique à l’Inde et au continent européen.
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