L’administrateur de Dassault Systèmes, Pascal Daloz, a présenté les ambitions de son groupe pour l’année à venir. Malgré des résultats en 2023 en deçà des attentes, le concepteur de logiciels 3D prévoit une hausse de son chiffre d’affaires comprise entre 8 et 10 %, inférieures aux prévisions des analystes.

Le secteur de la santé et l’intelligence artificielle portent Dassault Systèmes

Pour 2024, Dassault Systèmes cherchera à engranger entre 6,35 et 6,43 milliards d’euros. L’annonce de Pascal Daloz n’a pas plu aux investisseurs qui s’attendaient à un chiffre plus ambitieux, aux alentours de 6,5 milliards d’euros. Depuis 2020, le résultat net du groupe ainsi que son chiffre d’affaires sont en progression.

Néanmoins, la croissance pour l’année 2023 a été plus faible sur celles des années précédentes. Avec 5,95 milliards d’euros, le chiffre d’affaires de la filiale du groupe Dassault n’a augmenté que de 5,1 % par rapport à 2022 alors qu’il était en hausse de 16,6 % cette année-là en comparaison avec 2021. Les ventes de sa plateforme logicielle phare 3DExperience, qui propose des outils de modélisation 3D, de gestion de données et de gestion de projet, ont ralenti à 21 % au quatrième trimestre, contre une hausse de 46 % au trimestre précédent.

Selon l’entreprise, ce manque à gagner s’explique par le passage depuis quelques années, d’un modèle de licence à l’unité, à un modèle d’abonnement où les clients du groupe paient mensuellement ou annuellement une formule pour avoir accès à ses logiciels. Si ce nouveau modèle économique a l’avantage d’apporter des revenus récurrents sur le long terme, ils ne permettent pas à l’entreprise de dégager d’énormes profits sur le court terme. « Nous sommes confiants, même si nous sommes prudents […] Nous nous attendons à une amélioration de la situation par rapport à 2023, » a déclaré le directeur financier de Dassault Systèmes.

Pour porter sa croissance, la firme va s’appuyer sur l’émergence de l’intelligence artificielle (IA) générative. La technologie a été incluse dans 3DExperience et a été utilisée pour les activités du groupe en lien avec les jumeaux numériques. Dans le cadre de son nouveau projet avec l’entreprise Biojen, des doubles numériques du cerveau et de la colonne vertébrale ont été utilisés pour simuler la prise d’un traitement. L’été dernier, Bernard Charlès, président-directeur de Dassault Systèmes, expliquait que « notre activité globale a été tirée par la santé, mais aussi par le cloud ». Une tendance qui devrait se confirmer en 2024.

Outre le secteur de la santé, l’entreprise cherche à proposer 3DExperience à plusieurs acteurs de l’industrie automobile. Tesla, Renault, Jaguar Land Rover, Ford et General Motors utilisent déjà le logiciel de visualisation 3D de Dassault Systèmes. Un partenariat stratégique a dernièrement été signé avec BMW, qui utilisait jusqu’alors CATIA. Le groupe français espère que Volkswagen ou Mercedes puissent devenir, à terme, ses nouveaux clients.