Dans le cadre du procès antitrust opposant le département de la justice des États-Unis à Google, un économiste s’est exprimé autour des accords d’exclusivité du géant technologique. Selon lui, en …
Dans le cadre du procès antitrust opposant le département de la justice des États-Unis à Google, un économiste s’est exprimé autour des accords d’exclusivité du géant technologique. Selon lui, en devenant le moteur de recherche par défaut d’un grand nombre de plateformes et d’appareils connectés, la firme de Mountain View prive ses concurrents de la moitié des requêtes de recherches effectuées aux États-Unis.
Des accords de distribution pour conserver le monopole du marché des recherches sur le web
Michael Whinston, économiste et professeur au MIT, a témoigné en faveur du département de la Justice américaine. Il a tout d’abord fait référence aux accords de distribution de Google visant à imposer son moteur de recherche sur le marché. En versant des sommes astronomiques à ses concurrents, atteignant parfois 15 milliards de dollars, le géant de la tech s’assurait d’être le moteur de recherche par défaut des produits et services proposés par ces entreprises.
« Quand vous voyez Google payer des milliards, des milliards et des milliards, il doit y avoir une raison. C’est la première chose qui, en tant qu’économiste, me marque » a déclaré Michael Whinston. En se basant sur les données et chiffres internes de Google, de Microsoft et d’autres moteurs de recherche, le spécialiste a pu estimer l’impact de ces accords d’exclusivité sur le marché de la recherche sur le Net.
L’économiste a mis le doigt sur plusieurs paragraphes de l’accord permettant au groupe de maintenir son monopole dans ce secteur. Ils interdisent aux concurrents de Google, comme Bing ou DuckDuckGo, d’exploiter entre un tiers et la moitié de toutes les recherches web effectués aux États-Unis. De plus, Outre-Atlantique, une requête sur trois est effectuée à l’aide du moteur de recherche par défaut, généralement Google, les internautes ne prenant pas le temps d’en choisir un autre. Selon ses estimations, un outil de recherche concurrent ne pourra espérer obtenir qu’environ 17 % du trafic de recherche aux États-Unis, dans le meilleur des cas.
L’économiste avait dévoilé comment Google modifiait son modèle d’enchères publicitaires
Les propos de Michael Whinston sont susceptibles d’exercer une influence sur le verdict de ce procès, déjà historique. Il y a quelques jours, le professeur d’économie du MIT mettait en lumière le projet Momiji. Il avait décrit comment Google modifiait son système d’enchères publicitaires au détriment du plus offrant, dans le but de générer toujours plus de revenus.
En 2016, la firme dirigée par Sundar Pichai avait découvert que les entreprises terminant deuxième dans ces enchères, ne proposaient souvent que 80 % de l’offre du vainqueur. Pour éliminer ces 20 % d’écart, Google exige que le gagnant ne paie qu’un centime de plus que le second. Une technique bien rodée pour faire grimper ses revenus publicitaires.
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