Nvidia envisage de fabriquer des puces pour PC basées sur l’architecture Arm. Cette insertion sur le marché historique d’Intel représenterait un nouveau défi de taille pour la société.

L’architecture Arm gagne du terrain

Forte de son succès dans le secteur de l’intelligence artificielle (IA), Nvidia veut désormais s’attaquer au secteur des PC personnels. Selon des informations exclusives de Reuters, le géant américain a discrètement commencé à concevoir des CPU basés sur l’architecture Arm, qui fonctionneraient avec le système d’exploitation Windows de Microsoft.

En plus de Nvidia, AMD cherche également à fabriquer des puces pour PC avec la technologie Arm. Tout comme Intel, elle exploite actuellement l’architecture x86. Les deux entreprises pourraient vendre leurs premiers processeurs Arm dès 2025 ; elles rejoindraient ainsi Qualcomm, qui exploite cette technologie pour les ordinateurs portables depuis 2016. Présente dans 99 % des smartphones dans le monde, Arm progresse doucement dans le secteur du PC.

Cette initiative représenterait un nouveau coup dur pour Intel. Les CPU de l’entreprise, qui a grandement souffert de l’effondrement récent du marché du PC, équipaient 73,5 % des ordinateurs portables au troisième trimestre 2023, selon Statista. Intel et Nvidia se vouent d’ores et déjà une concurrence acharnée dans le secteur des centres de données.

Microsoft veut des puces intégrant des fonctions d’IA avancées

Les efforts de Nvidia, AMD et Qualcomm pourraient ébranler un secteur des PC qu’Intel a longtemps dominé, mais qui subit une pression croissante de la part d’Apple. En 2020, la marque à la pomme a commencé à équiper ses Mac avec ses propres puces basées sur l’architecture Arm, leur octroyant une meilleure autonomie et des performances plus rapides.

Microsoft souhaite désormais concurrencer Apple avec des puces tout aussi puissantes sur les ordinateurs tournant sur Windows. Depuis 2016, la firme de Redmond a établi un accord d’exclusivité avec Qualcomm pour des puces Arm, mais celui-ci expirera en 2024.

Non seulement Microsoft refuse de dépendre d’un seul fournisseur, mais elle encourage également les fabricants de puces à intégrer des fonctions d’IA avancées dans leurs processeurs. Elle prévoit qu’à l’avenir, Windows s’appuiera sur des logiciels améliorés par la technologie, à l’instar de 365 Copilot.

Nvidia semble déjà en excellente position pour répondre à ces besoins. La société est l’un des grands vainqueurs du boom de l’IA générative. Ses GPU alimentent une majorité des modèles comme ChatGPT, ce qui lui a permis de multiplier ses revenus.