Islande: Un observatoire de magma en construction dans le cratère du volcan Krafla . Les scientifiques espèrent réaliser des avancées importantes dans la compréhension des volcans.
Une équipe internationale de scientifiques provenant de 11 pays et de 38 instituts de recherche et d’entreprises privées se prépare à forer la zone du cratère du volcan Krafla en Islande. L’objectif est de créer le premier observatoire de magma souterrain au monde.
Situé au nord-est de l’Islande, le cratère est rempli d’eau turquoise avec des fumerolles qui émettent de la vapeur et du soufre. Il attire chaque année de nombreux voyageurs. En plus de son potentiel touristique, le volcan Krafla a également un potentiel énergétique et de recherche. Ces deux derniers aspects sont développés par l’équipe Krafla Magma Testbed (KMT), un projet de 90 millions d’euros lancé en 2014.
« Il n’existe pas un tel observatoire [dans le monde] et nous n’avons jamais vu de magma souterrain, sauf dans de rares cas, à Hawaï, au Kenya et en Islande », explique un chercheur de l’Institut national de géophysique et de volcanologie.
L’intention principale des scientifiques est d’atteindre un puits rempli de lave, qui contrairement à la lave en surface, est encore peu connue. « Savoir où se trouve le magma est essentiel pour être bien préparé », ajoute Papale. « Le projet a le potentiel de représenter une énorme avancée dans nos connaissances et dans notre capacité à comprendre l’origine des continents, la dynamique des volcans ou des systèmes géothermiques ».
Un grand potentiel énergétique
La poche contient environ 500 millions de mètres cubes de magma à 900 degrés. Elle permettrait par exemple de chauffer des poches d’eau à proximité afin de mettre en place des systèmes de production d’énergie renouvelable. La température de la vapeur à l’extérieur du tunnel s’élève à 450 °C. À titre de comparaison, seulement deux tunnels de ce type permettraient de générer l’équivalent de 19 tunnels géothermiques classiques.
Un autre objectif poursuivi par le projet est de progresser dans l’exploitation de l’énergie géothermique et dans la prédiction des éruptions volcaniques et des risques associés. « Grâce à ce projet, nous voulons développer une nouvelle technologie pour pouvoir forer plus profondément et obtenir cette énergie jamais exploitée auparavant », explique Vordís Eiríksdóttir, directeur exécutif de l’exploitation géothermique de Landsvirkjun, la compagnie nationale d’électricité.
Le forage dans un environnement aussi extrême pose de nombreuses difficultés techniques. La corrosion par vapeur brûlante sera l’un des plus grands obstacles auxquels les matériaux de forage seront confrontés, bien que l’équipe d’ingénierie et les scientifiques restent confiants dans leur réussite. Le premier forage est prévu pour 2024.
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