Depuis le Japon où il participe au sommet du G7, Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, a présenté ce 19 mai un plan de soutien au secteur des semi-conducteurs. Ce …
Depuis le Japon où il participe au sommet du G7, Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, a présenté ce 19 mai un plan de soutien au secteur des semi-conducteurs. Ce Chips Act à la sauce londonienne sera pourvu d’un milliard de livres, 1,15 milliard d’euros.
Le Royaume-Uni, pas assez ambitieux sur les semi-conducteurs ?
« Notre nouvelle stratégie concentre nos efforts sur nos points forts », a proclamé le Premier ministre. Le Royaume-Uni parie sur la propriété intellectuelle, la conception et la production de puces sans silicium, notamment avec du graphène. Le pays dispose de quelques champions dans le domaine : les licences d’Arm, basé à Cambridge, propriété du conglomérat japonais SoftBank, sont utilisées comme base des puces présentes dans 95 % des smartphones fabriqués dans le monde.
Le pays, comme beaucoup d’autres, espère sécuriser la chaîne d’approvisionnement en puces après la pénurie de ces dernières années et garder localement des compétences dans le secteur.
La stratégie britannique sur les semi-conducteurs doit s’étendre sur 20 ans. Un conseil consultatif sera mis en place avec des représentants de l’industrie, du gouvernement et du milieu universitaire pour suggérer des idées et comment les maîtres en œuvres. 200 millions de livres seront débloqués de 2023 à 2025, puis le reste du financement sera accessible au cours des années 2030.
Londres veut aussi mettre au centre de son plan la coopération internationale pour améliorer la résilience de la chaîne d’approvisionnement mondiale en puce. La veille de la présentation du programme, un accord a été signé à Hiroshima avec le Japon sur les questions de défense et les semi-conducteurs.
Le projet fait toutefois l’objet de critiques, en particulier pour le retard qu’il a accumulé. Les législateurs réunis au sein du Comité de la stratégie commerciale, énergétique et industrielle ont pressé le gouvernement conservateur à agir en février. CNBC rappelle que des entreprises locales comme Pragmatic Semiconductor ou IQE ont agité le spectre d’un départ des îles britanniques si la situation devait encore traîner. Le pays a payé son instabilité politique récente, avec les démissions successives de Boris Johnson ou Liz Truss.
Il peut aussi sembler dérisoire face aux autres Chips Act. Côté financement, le Chips and Science Act américain consacre 53 milliards de dollars au développement de l’industrie aux États-Unis. Il parait également peu ambitieux face au plan européen, qui vise à doubler la part de l’UE sur le marché mondial, actuellement entre 9 et 10 %, d’ici 2030.
Londres n’ambitionne pas d’attirer des géants comme TSMC, son approche est plutôt d’améliorer son secteur préexistant. Le pays a récemment bloqué l’acquisition de l’une de ses dernières fabriques Newport Wafer Fab, par un groupe chinois. Elle n’est cependant pas parvenue à inciter SoftBank à introduire Arm en bourse à Londres plutôt qu’à New York.
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