Le rachat de Figma par Adobe se complique. La Commission européenne estimerait en effet que l’acquisition nuira à la compétition, et s’apprêterait donc à épingler les deux sociétés. Un risque …
Le rachat de Figma par Adobe se complique. La Commission européenne estimerait en effet que l’acquisition nuira à la compétition, et s’apprêterait donc à épingler les deux sociétés.
Un risque pour la compétition
Adobe a annoncé son intention d’acquérir Figma en septembre 2022 pour 20 milliards de dollars. « La combinaison d’Adobe et de Figma est transformationnelle et va accélérer notre vision de la créativité collaborative », confiait alors Shantanu Narayen, PDG du géant américain du design.
Pour l’heure, l’opération est loin d’être finalisée. Bruxelles a vite estimé qu’un examen approfondi était nécessaire, l’acquisition menaçant « d’affecter de manière significative la concurrence sur le marché des logiciels de conception de produits interactifs et de tableaux blancs ». Figma permet d’élaborer et partager facilement des designs d’interfaces à des clients ou collègues, avec un modèle mettant l’accent sur la collaboration. Ses outils de conception sont fournis à travers le cloud.
Les régulateurs européens craignent que ce rachat n’entre dans la catégorie des « acquisitions meurtrières », indique le Financial Times. Cette pratique consiste pour une grande entreprise à acquérir un concurrent plus petit afin d’éliminer la rivalité. C’est notamment ce que reproche la Federal Trade Commission (FTC) à Meta, qui a racheté Instagram et WhatsApp en 2012 et 2014, respectivement.
La Commission européenne devrait, dans les prochains jours, rendre son verdict et expliquer que la fusion risquera d’entraîner une baisse de l’innovation et une hausse des prix sur le marché du design digital. Elle devrait alors communiquer ses inquiétudes aux deux entreprises, celles-ci pourront alors accepter d’effectuer des ajustements afin d’obtenir gain de cause par la suite.
Britanniques et américains sur la même longueur d’onde
L’Union européenne n’est pas la seule instance à cibler le rachat. Une enquête préliminaire de la Competition and Markets Authority (CMA), autorité antitrust britannique, a conclu qu’il entraînerait une « diminution substantielle de la concurrence » au Royaume-Uni. Elle mène désormais une investigation approfondie.
Outre-Atlantique, le département de la Justice préparerait une action en justice pour bloquer la transaction. Pour sa part, Adobe a indiqué être prête à faire face à des enquêtes, dans un contexte d’intensification du contrôle des importantes fusions d’entreprises.
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