Les médias officiels chinois ont rapporté ce dimanche 22 octobre que Foxconn, l’assembleur principal de l’iPhone, était sous le coup d’une double enquête pour des raisons fiscales et l’usage de …
Les médias officiels chinois ont rapporté ce dimanche 22 octobre que Foxconn, l’assembleur principal de l’iPhone, était sous le coup d’une double enquête pour des raisons fiscales et l’usage de terres dans le pays. L’affaire intervient dans une période de raidissement des relations entre la Chine et Taïwan, berceau de l’entreprise.
Foxconn affiche sa bonne volonté
Des filiales de Foxconn installées dans les provinces côtières chinoises de Guangdong et Jiangsu font l’objet d’inspections fiscales selon les informations du Global Times. Le journal lié au Parti communiste chinois évoque également des investigations concomitantes du département des ressources naturelles sur l’usage de terres par Foxconn dans les provinces centrales de Hunan et Hubei.
Le premier fabricant de produits électroniques sous contrat a de longue date de nombreuses activités dans l’Empire du Milieu. Il a déjà fait savoir qu’il collaborait « activement avec les opérations des autorités compétentes » selon un communiqué relayé par le Financial Times. Le groupe à rappeler que « Le respect des lois et réglementations est un principe de base pour Hon Hai Technology Group [ndlr : nom officiel de Foxconn] dans le monde entier ».
De prime abord, ces enquêtes peuvent surprendre tant l’activité de l’entreprise taïwanaise est importante en Chine, il s’agit du premier employeur privé et premier exportateur du pays. Zhang Wensheng, doyen adjoint de l’Institut de recherche de Taïwan à l’Université de Xiamen, situé en face de l’île, a rappelé dans le Global Times que les sociétés de l’autre côté du détroit ont bénéficié de nombreux avantages pour prospérer sur le continent. Il estime qu’en contrepartie elles doivent « assumer les responsabilités sociales correspondantes » et promouvoir des relations pacifiques entre les deux rives.
Le fondateur du groupe en lice pour la présidence de Taïwan
La Chine a multiplié les pressions sur Taïwan dont elle revendique la souveraineté. Le 18 septembre, une centaine d’avions militaire ont frôlé le territoire de l’île, une quarantaine est entrée dans la zone d’identification de défense aérienne du pays. Des provocations alors que le pays se prépare à élire un nouveau président en janvier 2024. Une élection à laquelle candidate Terry Gou, qui n’est autre que le fondateur de Foxconn.
Le rapport à la Chine occupe une place centrale dans les débats politiques à Taïwan. Le parti démocrate progressiste, au pouvoir, s’est positionné en défenseur de la souveraineté de l’île. Son rival, le Kuomintang, a une approche plus conciliante avec Pékin.
Terry Gou avait quitté son poste de directeur général de Foxconn en 2019 pour tenter d’obtenir l’investiture du Kuomintang à l’époque, sans succès. Le milliardaire a de nouveau essayé cette année d’avoir le soutien du parti, mais a subi une nouvelle déconvenue. Il a décidé de se présenter en indépendant, abandonnant par la même occasion son siège au conseil d’administration de l’entreprise dont il est toujours propriétaire de 12,5 % des parts.
Il a promis ne pas être aux ordres de Pékin, malgré l’activité importante du groupe sur le continent. Il s’est engagé notamment à « apporter la paix dans le détroit de Taïwan pour les cinquante prochaines années et d’instaurer les plus profonds fondements de confiance mutuelle entre les deux parties ». Pour le moment, les sondages lui sont défavorables.
0 commentaires