Wellington Koo, chef Conseil national de sécurité de Taïwan, a choisi le jour où la Commission électorale a validé la candidature du fondateur de Foxconn, Terry Gou, à la présidentielle …
Wellington Koo, chef Conseil national de sécurité de Taïwan, a choisi le jour où la Commission électorale a validé la candidature du fondateur de Foxconn, Terry Gou, à la présidentielle de janvier 2024, pour révéler que l’entreprise est victime en Chine d’enquêtes ayant un « aspect politique ». Un 14 novembre particulièrement chargé, puisque la direction de Foxconn a publié ses résultats trimestriels.
Une candidature qui dérange… Foxconn surtout ?
Terry Gou va-t-il se présenter en candidat indépendant à l’élection présidentielle de la République de Chine, le nom officiel de Taïwan ? Cette question, Young Liu, le successeur du fondateur à la tête de Foxconn depuis 2019, n’a pu y couper lors de la présentation des résultats du groupe. Le Wall Street Journal rapporte qu’il a répondu aux investisseurs, « Il prendra sa propre décision… Je n’ai pas de boule de cristal ». Il a ajouté que « du point de vue de l’équipe dirigeante, nous devrons nous préparer à tous les cas possibles ».
Cette préparation s’impose, car le premier employeur privé de Chine pourrait subir les tentatives de Pékin pour influer l’élection taïwanaise. Wellington Koo n’a pas écarté la possibilité que les enquêtes fiscales et sur l’exploitation de terres lancées en Chine contre Foxconn et révélées par la presse officielle en octobre poursuivent ce but.
Étonnamment, la théorie du chef du Conseil national de sécurité de Taïwan est que Pékin souhaite dissuader Terry Gou de se présenter. Ce dernier est pourtant exposé comme proche de la Chine, tant son entreprise entretient des liens forts avec l’envahissant voisin. Des liens dont il a même dû se défendre. Lorsqu’il tente une aventure politique pour la première fois, en 2019, il candidate à l’investiture du Kuomintang (KMT), parti traditionnellement en faveur d’un rapprochement avec Pékin.
Son discours n’a pas dévié depuis. À l’obtention des 900 000 signatures d’électeurs, trois fois plus que nécessaires pour concourir au poste suprême, son équipe l’a salué dans un communiqué où Terry Gou déclare vouloir « travailler avec tout le monde pour atteindre les objectifs de paix entre les deux rives du détroit ». Si le phrasé est à même de séduire Pékin, la démarche, lancée en août, beaucoup moins.
La candidature de Terry Gou n’est pas encore certaine
Le milliardaire a décidé de faire cavalier seul. S’il confirme sa participation à l’élection, ce sera en tant qu’indépendant. Pour Wellington Koo, « Ils ne veulent certainement pas que Terry Gou entre dans la course et divise la base électorale du camp non vert [vert est la couleur du Parti démocrate progressiste (PDP) au pouvoir, réputé plus indépendantiste] ». Il note également qu’il pourrait s’agir d’un signal à propos de la diversification des lieux de production de Foxconn.
D’après un sondage du 8 novembre de « Beautiful Island Electronic News », la candidature de Terry Gou nuirait aux trois partis en lice de façon plutôt équilibrée, le PDP passerait de 36,5 % d’intentions de vote à 33 %, le KMT perdrait paradoxalement un peu moins, passant de 27,8 % à 24,9 % et le jeune parti populaire, centriste, irait de 20,1 % à 16,6 %. En indépendant, Terry Gou récolte, lui, 6,6 % d’intentions de vote.
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