Tandis que la première prase du procès antitrust opposant le département de la Justice des États-Unis (DOJ) à Google vient de se terminer, Amit Mehta, le juge assigné pour cette …
Tandis que la première prase du procès antitrust opposant le département de la Justice des États-Unis (DOJ) à Google vient de se terminer, Amit Mehta, le juge assigné pour cette affaire, reste dans le flou. L’homme de loi pourra toutefois s’appuyer sur les plaidoiries finales qui se dérouleront en mai, afin de donner son verdict, qui reste pour l’heure incertain.
Un verdict qui pourrait bien faire office de jurisprudence
« Je peux vous dire, alors que je suis assis ici aujourd’hui, que je n’ai aucune idée de ce que je vais faire ». Les aveux d’Amit Mehta en disent long sur la complexité du procès qu’il préside. Alors que la phase de témoignage vient de se conclure, le juge a entendu plus d’une cinquantaine de témoins, dont ceux de plusieurs hauts responsables de Verizon, Samsung et Android, du PDG de Microsoft, Satya Nadella, ou encore d’un des principaux concernés, le PDG de Google, Sundar Pichai.
Ce dernier a été appelé à la barre pour défendre les accords favorisant le moteur de recherche de Google. En tout, 26 milliards de dollars avaient été déboursés par le géant technologique sur la seule année 2021 pour être installé comme moteur de recherche par défaut dans bon nombre d’appareils connectés et d’applications. La relation entre Google et Apple a d’ailleurs occupé une grande place au cours de l’interrogatoire du dirigeant de la firme de Mountain View. Le DOJ estime que la société versait 4 à 8 milliards de dollars par an pour être installé par défaut dans Safari, et ce chiffre aurait même grimpé à 15 milliards de dollars en 2021 selon certains analystes.
Ces accords de distribution ont été mis en lumière par Michael Whinston, économiste et professeur au MIT, qui a témoigné en faveur du département de la Justice américaine. Ce dernier a mis le doigt sur plusieurs paragraphes interdisant aux concurrents de Google, comme Bing ou DuckDuckGo, d’exploiter entre un tiers et la moitié de toutes les recherches web effectués aux États-Unis.
Quoi qu’il en soit, Amit Metha aura le dernier mot sur cette affaire. Lui seul pourra décider si Google a bel et bien violé la loi antitrust en maintenant illégalement un monopole sur le marché de la recherche en ligne. Si son verdict va en ce sens, un second procès se déroulera afin de déterminer les sanctions appropriées. Cela pourra aller de changements relativement anodins, obligeant par exemple Google à proposer via une notification d’autres moteurs de recherche à ses utilisateurs, à des changements plus importants, l’interdisant de s’adonner à certaines pratiques commerciales ou la contraignant à céder une partie de ses activités.
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