L’ombre de la délocalisation est agitée par ASML. Le leader mondial de la fabrication de machines de photolithographie, nécessaires pour la production de semi-conducteurs, pourrait quitter les Pays-Bas qui l’ont vu naître. La perspective effraie le gouvernement néerlandais qui a initié le 6 mars l’opération « Beethoven » visant à …
L’ombre de la délocalisation est agitée par ASML. Le leader mondial de la fabrication de machines de photolithographie, nécessaires pour la production de semi-conducteurs, pourrait quitter les Pays-Bas qui l’ont vu naître. La perspective effraie le gouvernement néerlandais qui a initié le 6 mars l’opération « Beethoven » visant à convaincre le groupe de rester sur son territoire.
Et si ASML pliait bagage vers la France ?
Afin d’évoluer, ASML aimerait recruter plus de talents, mais une pénurie de main-d’œuvre frappe les Pays-Bas. La société ne pouvant pas compter sur le faible nombre de talents néerlandais est obligée de faire appel à des profils venant d’ailleurs. Actuellement, 40 % des 23 000 employés d’ASML aux Pays-Bas seraient étrangers.
Néanmoins, la stratégie de l’entreprise pourrait être compromise à cause du contexte politique du pays. En novembre 2023, suite à la chute de la coalition soutenant le cabinet du Premier ministre Mark Rutte, des élections législatives ont été organisées. Elles ont permis à un parti d’extrême droite, le Parti pour la liberté (PVV) d’accéder au pouvoir. En janvier dernier, le PVV a porté une mesure durcissant les conditions d’accès au statut d’expatrié.
À plusieurs reprises, Peter Wennink, PDG de la firme, a suggéré qu’il envisagerait de découvrir de nouvelles contrées dans le cas où il ne pourrait pas recruter comme bon lui semble. « Cette entreprise doit doubler, voire tripler, sa production. C’est possible ici, mais ailleurs aussi, » avait-il déclaré. Parmi les options envisagées, la France semble celle qui convainc le plus en interne, même si la piste des Émirats arabes unis n’a pas été mise de côté, l’entreprise y possédant un bureau régional.
Ne voulant pas voir la première entreprise technologique européenne quitter les Pays-Bas, le gouvernement néerlandais a formé un groupe de travail pour répondre aux diverses préoccupations d’ASML. Si le recrutement de travailleurs étrangers qualifiés reste l’une des priorités pour l’entreprise, le respect de l’environnement, l’approvisionnement en électricité et en matières premières, et la création d’un climat d’investissement ont également été évoqués.
Le gouvernement néerlandais veut éviter de se retrouver dans la même situation qu’avec Unilever, Shell et DSM. Ces trois sociétés avaient décidé de quitter les Pays-Bas entre 2020 et 2023, les deux premières vers le Royaume-Uni, et la troisième vers la Suisse. Toutes ces entreprises avaient plié bagage suite à la suppression d’avantages fiscaux qui leur avaient été précédemment accordés.
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