Yangtze Memory Technologies Corp (YMTC), entreprise chinoise spécialisée dans la confection de mémoires flash, prévoit d’utiliser des équipements d’origine nationale pour fabriquer ses puces avancées. Cela témoigne des efforts colossaux …
Yangtze Memory Technologies Corp (YMTC), entreprise chinoise spécialisée dans la confection de mémoires flash, prévoit d’utiliser des équipements d’origine nationale pour fabriquer ses puces avancées. Cela témoigne des efforts colossaux fournis par l’Empire du Milieu pour stimuler son industrie de semi-conducteurs.
Les sanctions américaines ont contrecarré les plans de YMTC
L’année dernière, YMTC était sur la bonne voie pour défier les leaders des puces mémoires Samsung, SK Hynix et Micron avec sa puce flash NAND 3D X3-9070 à 232 couches. La technologie NAND 3D correspond à un type de mémoire flash non volatile où les cellules de mémoire sont empilées verticalement pour augmenter la densité de stockage. La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis a contrecarré les plans de l’entreprise basée à Wuhan.
En octobre, l’administration Biden limitait fortement les exportations de technologies liées aux semi-conducteurs vers la Chine, et YMTC a été ajoutée à la liste noire américaine deux mois plus tard. Celle-ci restreint l’acquisition de produits et de services américains sans l’approbation de Washington.
En amont, les États-Unis ont passé un accord avec le Japon et les Pays-Bas afin d’empêcher l’exportation d’équipements essentiels à la fabrication de semi-conducteurs de pointe vers la Chine. Ne pouvant pas accéder aux outils de métrologie fournis par KLA, ou aux systèmes de lithographie avancés d’ASML, YMTC a vu ses perspectives de production de masse de la puce X3-9070 s’assombrir.
Le projet Wudangshan
Selon le South China Morning Post, qui a pu s’entretenir avec des personnes proches du dossier, le fabricant a mis en place une initiative en interne baptisée Wudangshan. Elle vise à produire ses mémoires flash NAND 3D avec du matériel uniquement issu de l’industrie chinoise. YMTC a déjà passé d’importantes commandes auprès de fournisseurs d’équipements nationaux, notamment Naura Technology Group, l’un des principaux fabricants chinois d’outils de gravure, qui constituent également la principale gamme de produits de la société américaine Lam Research.
Le média rapporte qu’afin de protéger ses fournisseurs des sanctions américaines, YMTC leur a demandé de retirer les logos et autres marques d’identification de leurs équipements. Pour mettre son vaste projet en œuvre, la société a reçu un financement de 7 milliards de dollars de la part de ses investisseurs soutenus par l’État, dont le Fonds d’investissement de l’industrie des circuits intégrés nationaux, également appelé le Big Fund.
Des experts de l’industrie constatent que la chaîne d’approvisionnement de la fabrication de semi-conducteurs en Empire du Milieu présente encore des défis majeurs. Par exemple, il n’existe actuellement pas d’alternatives chinoises fiables pour certains équipements fournis par des sociétés étrangères telles que KLA, ASML, Canon ou Nikon.
La Chine met les bouchées doubles pour stimuler son industrie de semi-conducteurs
Les ambitions de YMTC pour produire massivement sa puce X3-9070 reflètent celles de la Chine, qui multiplie ses efforts pour booster son industrie de semi-conducteurs grandement fragilisée par les sanctions américaines. YMTC représente son plus grand espoir de rivaliser sur le marché mondial des puces 3D NAND. La part de marché mondiale de YMTC dans ce secteur est estimée à environ 6 %.
Selon un investisseur de l’entreprise, Pékin cherche à surmonter les sanctions en trouvant des solutions alternatives pour remplacer les outils de fabrication qui ne sont pas disponibles localement, en essayant de résoudre chaque problème « un par un ». Les entreprises, les investisseurs et le gouvernement sont sur la même longueur d’onde afin d’y parvenir.
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