Xavier Niel, via sa holding Iliad, a toujours des vues sur Vodafone Italia. Le milliardaire souhaiterait le fusionner avec sa filiale italienne de télécommunications, Iliad Italia. Si l’accord venait à être conclu, il aboutirait sur la création d’une coentreprise détenue à 50 % par les deux entités.

Consolider la présence d’Iliad en Europe

En février 2022, Iliad proposait 11,25 milliards d’euros à la branche italienne de Vodafone, soit sept fois son résultat brut d’exploitation (Ebitda), afin de l’acquérir. Malgré cette offre alléchante, l’opérateur avait déclaré que la proposition formulée par Xavier Niel « n’était pas dans l’intérêt des actionnaires ».

L’homme d’affaires est revenu à la charge, et cette fois-ci avec un projet de fusion d’Iliad Italia et de Vodafone Italia. Concrètement, les deux groupes posséderaient 50 % de la nouvelle entité qui serait créée pour l’occasion. L’offre donnerait également à Iliad la possibilité d’acheter 10 % des actions de cette société chaque année, ouvrant ainsi la porte à un contrôle total de la joint-venture au bout de cinq ans.

Dans un communiqué, le groupe détenu par Xavier Niel assure que sa seconde proposition est plus intéressante que la première. « La transaction proposée implique un multiple par rapport au résultat brut d’exploitation de 7,8, soit plus que le multiple de 7,1 offert par Iliad dans son offre de 11,25 milliards d’euros en février 2022, » assure l’entreprise.

Dans le cadre de l’opération, Iliad Italia serait valorisé à 4,45 milliards d’euros. Xavier Niel s’est montré prêt à verser environ 6 milliards d’euros comptants aux actuels actionnaires de Vodafone Italia. Aussi, 2 milliards d’euros devraient être prêtés par les deux groupes à la coentreprise afin de financer ses futurs investissements sans l’endetter davantage. Cette nouvelle entité devrait générer un chiffre d’affaires d’environ 5,8 milliards d’euros, pour 1,6 milliard d’euros d’Editda.

Pour l’heure, Vodafone n’a pas rejeté l’offre de Xavier Niel, mais ne l’a pas encore accepté. « Il n’y a aucune certitude qu’une transaction sera finalement acceptée », a précisé l’opérateur dans un communiqué. Il y a deux ans, il pouvait se permettre de refuser les offres d’Iliad, ce n’est plus aussi simple vu sa situation financière délicate. Il étudierait plusieurs options impliquant différents acteurs en Italie. Toutes aboutiraient à une éventuelle fusion de sa filiale italienne avec une autre société ou à une potentielle vente.

Pour Xavier Niel, la fusion de sa branche italienne avec Vodafone Italia constitue une étape supplémentaire pour affirmer sa position continentale. En novembre, l’homme d’affaires entrait dans le capital de l’opérateur belge Proximus. Présent en Italie, en France avec Free et en Pologne, Iliad a l’ambition de devenir l’un des plus grands opérateurs européens.