À la fin du mois d’août, Huawei a présenté un nouveau smartphone, le Mate 60 Pro. L’appareil a suscité des inquiétudes du côté de Washington puisqu’il exploite une nouvelle puce …
À la fin du mois d’août, Huawei a présenté un nouveau smartphone, le Mate 60 Pro. L’appareil a suscité des inquiétudes du côté de Washington puisqu’il exploite une nouvelle puce dont la structure leur est inconnue. Le 5 septembre 2023, l’Administration Biden a annoncé qu’elle allait tout faire pour connaître la composition exacte du semi-conducteur.
La Chine a peut-être fait un pas de plus vers son autosuffisance technologique
« Je vais m’abstenir de faire tout commentaire sur la puce en question jusqu’à ce que nous obtenions plus d’informations sur son caractère et sa composition, » a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Les médias chinois soutenus par Pékin ont tous admis que ce nouveau processeur, le Kirin 9000, constituait une véritable avancée pour le pays dans le but d’atteindre son autosuffisance technologique.
De son côté, Bloomberg a démonté le smartphone afin d’analyser le composant électronique. Selon les spécialistes sollicités, celui-ci aurait quelques années de retard sur ceux utilisés par les pays occidentaux dans leurs smartphones, et ce malgré sa gravure en 7 nanomètres, une première en Chine. Toutefois, cela a permis de mettre en évidence une autre information de taille : la puce a été fabriquée par Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC), un des plus grands groupes chinois spécialisé dans la production de semi-conducteurs.
Cette entreprise, comme beaucoup d’autres en Chine, compose au quotidien avec les restrictions américaines en vigueur. Ainsi, elle ne peut pas importer de composants électroniques de pointe ou de machines permettant leur fabrication auprès de fournisseurs américains ou alliés aux États-Unis. S’il s’avère que le processeur proposé par Huawei est performant, cela pourrait indiquer que l’entreprise a réussi à se procurer des processeurs de haut niveau venant des États-Unis, contournant alors les restrictions.
Les États-Unis veulent savoir si la puce de Huawei est de dernière génération
Si cela se révélait être faux, cela signifierait que la Chine a réalisé une belle avancée dans l’industrie des semi-conducteurs. « Ce que cela nous dit, quoi qu’il en soit, c’est que les États-Unis doivent continuer à imposer un ensemble de restrictions technologiques […] axées étroitement sur les préoccupations de sécurité nationale, et non sur la question plus large du découplage commercial, » a ajouté Jake Sullivan.
Au début de l’été, l’Administration Biden avait déjà envisagé de durcir ses restrictions envers la Chine. Elle considérait que les entreprises chinoises pourtant sous le joug de ces sanctions réussissaient à les contourner d’une manière ou d’une autre. Pour l’heure, les États-Unis ne sont pas passés à l’action. Entre-temps, Pékin a décidé d’imposer des restrictions à l’exportation pour certains métaux utiles pour la fabrication de puces. Les sociétés américaines n’ont plus la possibilité de se procurer du gallium, ni du germanium auprès d’entreprises de l’Empire du Milieu.
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