Dans les allées du plus grand salon technologique d’Europe, zigzaguant entre visiteurs et stands de grande marque, une question s’est posée en repensant à l’édition précédente : le web3 a-t-il …
Dans les allées du plus grand salon technologique d’Europe, zigzaguant entre visiteurs et stands de grande marque, une question s’est posée en repensant à l’édition précédente : le web3 a-t-il toujours la même attention ? Entre les déboires judiciaires de FTX et Binance, la dévalorisation des NFT, ou le mirage du métavers offert par Mark Zuckerberg, les belles promesses de l’industrie souffrent. L’opinion, autant que les politiques, tend à lui préférer l’intelligence artificielle.
Pourtant, près de 30 start-up ont exposé des produits inscrits dans la catégorie web3 de VivaTech. Si certaines aspirent toujours à un idéal, rimant désormais à un chemin de croix, d’autres ont gardé les pieds sur terre. Les stands des grandes marques témoignent d’un gain en maturité sur le sujet. « Il y a un travail de fond, qu’on ne voit peut-être pas publiquement. Quand une entreprise va en production sur un cas d’usage crypto, il y a toute une multitude de questions qui ont été travaillées. Comment on s’occupe des wallets ? Comment on crée une gouvernance en interne ? » analyse Stanislas Barthelemi, manager cryptos & web3 chez KPGM.
Cacher le web3 pour réussir son projet web3 ?
Une partie des start-up du secteur a l’air d’avoir identifié un axe pour convaincre à la fois des entreprises réfractaires et une partie du grand public. Le concept est simple : intégrer du web3 dans un service ou un produit, tout en masquant les spécificités techniques qui font le web3.
Portefeuille ou NFT, la question de savoir « comment on crée des portefeuilles pour les futurs utilisateurs, sans nécessairement qu’ils aient conscience qu’on utilise de la crypto et un portefeuille… soit mettre des NFT dans la main de personnes qui n’en ont pas conscience, » poursuit Stanislas Barthelemi. « Il faut faire l’abstraction de la complexité. »
Un parti pris recherché par de jeunes pousses qui travaillent autour des portefeuilles comme Fireblocks, Defense, ou encore Ledger. D’autres l’ont de fait rejoint, à l’instar d’Arianee.
Cette entreprise française propose aux marques d’offrir à leurs clients un passeport numérique, protégé dans un NFT, pour le produit qu’ils achètent. « Nous offrons une technologie open source, libre de droits, documentée, dans un consortium indépendant et coopératif, auquel les marquent participent, » expliquait il y a deux ans à Siècle Digital Pierre-Nicolas Hurstel, PDG d’Arianee. La start-up collabore aujourd’hui avec des marques comme Brietling, Richemont, Lacoste, ou encore Galeris Lafayette ; elles sont plus de 50. « On va vers une adoption exponentielle, » s’enthousiasme-t-il, retrouvé pour cette nouvelle édition de VivaTech. « Il y a plus de maturité, on est une forte croissance. »
Toujours sur les NFT, Cohort, a permis à des marques comme Etam d’intégrer le web3 dans un processus d’engagement client. Leur solution occulte la partie wallet, clé privée… Pour à la fin se rapprocher dans l’usage d’une simple fonctionnalité web. Les clients collectionnent des récompenses sans se douter des technologies derrière. Signe que les marques ont aujourd’hui « une connaissance un peu plus fine du sujet », confirme Stanislas Barthelémi.
Enfin, si certaines intégrations du web3 chez de grands acteurs paraissent encore forcées, la FDJ aboutit à une piste convaincante. « Il y a une proximité naturelle avec notre business, » décrypte Jean-Baptiste Maupas-Oudinot, directeur de la branche divertissement de la FDJ. Une facette fréquemment décriée du web3, tourne notamment autour de l’espérance de gain, se marie avec leurs activités.
Depuis plusieurs mois, le fonds d’investissement de la Française des jeux tisse des liens avec des start-up du secteur, et explore même de nouvelles pistes, notamment le “play to earn”. « Vous jouez pour avoir une récompense, mais sur le temps que vous passez dans votre jeu. Tout cela vient changer le regard et la relation qu’on peut avoir avec le jeu, » poursuit Jean-Baptiste Maupas-Oudinot. La FDJ, qui présentait justement une bande-annonce du jeu sur son stand à VivaTech, pourrait le lancer « cet automne ».
0 commentaires