ASML, l’équipementier néerlandais spécialisé dans les semi-conducteurs, entreprise technologique la plus valorisée d’Europe, sera dirigé par l’un de ses cadres français, un certain Christophe Fouquet. Il succédera à Peter Wennink, …
ASML, l’équipementier néerlandais spécialisé dans les semi-conducteurs, entreprise technologique la plus valorisée d’Europe, sera dirigé par l’un de ses cadres français, un certain Christophe Fouquet. Il succédera à Peter Wennink, d’ici la fin du premier semestre 2024, au poste de PDG. Un défi de taille vu la réussite de Wennink pour s’imposer en incontournable dans l’électronique de pointe.
ASML, enjeu majeur de la rivalité sino-américaine
Christophe Fouquet a fait toute sa carrière dans les semi-conducteurs après des études à Grenoble, cœur hexagonal du secteur. Il a débuté en tant que Global Product Manager du côté d’Applied Materials, avant de devenir directeur commercial pour KLA-Tencor. Après ces deux expériences, il rejoint ASML en 2008 où il gravit peu à peu les échelons. Il devient, 10 ans après son arrivée, chef de la division des machines de lithographie par rayonnement ultraviolet extrême (EUV). Considérées comme les plus perfectionnées, les EUV, sont, dès leur commercialisation, interdite à la vente en Chine sous pression américaine. Depuis, ASML n’a eu de cesse de se retrouver au centre de la rivalité technologique sino-américaine.
En octobre 2022, l’Administration Biden a restreint l’export de semi-conducteurs de pointe vers l’Empire du Milieu, mais aussi de machines de fabrication. Washington a entamé des négociations avec les Pays-Bas, pour qu’ASML ne puisse plus envoyer, en plus des EUV, sa gamme inférieure. Après de vives négociations, le gouvernement néerlandais s’est aligné sur les restrictions américaines.
La décision n’a pas vraiment plu à Peter Wennink puisque la Chine représentait 46 % des ventes d’ASML en 2022. Le futur ancien président du board n’avait pas hésité a critiqué ouvertement cette politique. Il a cherché à maintenir son accès au marché chinois, sans pour autant s’opposer trop directement aux réglementations d’inspiration américaines, imposées par les autorités néerlandaises.
Christophe Fouquet, son successeur, est particulièrement bien placé, depuis cinq ans, pour maîtriser le sujet. Il semble vouloir adopter une ligne relativement semblable que celle de son ancien patron. Il a déclaré au Financial Times : « Ce n’est pas notre rôle de décider ce qui est bien ou de ce qui est mal », avant d’ajouter que « cette industrie a été extrêmement collaborative et à bien des égards, et afin de continuer à développer cette industrie, nous voyons que tous les acteurs sont très importants ».
Christophe Fouquet devra très rapidement s’imprégner du contexte géopolitique global de l’entreprise, tout en pensant à l’avenir. D’ici la fin de cette année, la firme néerlandaise devrait dévoiler sa nouvelle génération de machines, baptisée High-NA EUV. ASML espère qu’elles permettront de doubler ses revenus d’ici la fin de la décennie. À noter que sous la présidence de Peter Wennink, ASML a franchi un cap considérable. Entre 2013 et 2023, la capitalisation boursière du groupe a presque décuplé, voyant son action grimper de 900 %.
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