Malgré la baisse momentanée de la demande de semi-conducteurs, impliquant la baisse de ses revenus, la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) n’hésite pas à continuer à investir dans son plan …
Malgré la baisse momentanée de la demande de semi-conducteurs, impliquant la baisse de ses revenus, la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) n’hésite pas à continuer à investir dans son plan d’expansion à l’étranger face à une explosion de la demande attendue. Toutefois, le 6 juin 2023, les actionnaires ont montré leurs inquiétudes face à cette stratégie, contestant les choix de la direction de l’entreprise.
Une stratégie d’expansion à l’étranger assumée par le patron de TSMC
Dans le cadre de l’assemblée annuelle de TSMC, les investisseurs ont demandé au président Mark Liu d’expliquer les raisons qui l’ont poussé à mettre en place ce plan d’expansion. Ce dernier a répondu en premier lieu, selon les informations du Financial Times, « que l’entreprise devait se mondialiser pour conserver et étendre son leadership technologique et de fabrication ».
La décision de s’étendre à l’étranger a été prise en 2018, date à laquelle plusieurs clients ont demandé à l’entreprise de s’exporter, notamment aux États-Unis. Le leader des semi-conducteurs a construit une usine en Arizona. TSMC a rapidement envisagé la construction d’une seconde usine non loin de la première. Pour leurs constructions, la société dirigée par Mark Liu espère recevoir une subvention de 15 milliards de dollars grâce au Chips Act américain.
Parallèlement à son arrivée en Amérique, la firme ambitionne de construire d’autres usines, ailleurs dans le monde. En premier lieu, sur le continent asiatique, au Japon plus précisément, où une usine est en cours de construction sur l’île de Kyushu. Mais également en Europe où l’entreprise négocierait avec l’Allemagne afin d’implanter un site de production dans l’est du pays, à Dresde. Là encore, TSMC espère une subvention record de l’Union européenne, qui lui permettrait de construire sereinement cette usine, au cœur du Vieux Continent.
Le contexte géopolitique tendu à l’origine de la baisse de la demande en semi-conducteurs
Pour convaincre les actionnaires, Mark Liu a tenté de justifier l’importance de ces investissements. « Aller aux États-Unis n’est pas tout un inconvénient, ce n’est pas seulement une question de coût supplémentaire, mais c’est une direction de développement à long terme pour TSMC. Comment pouvons-nous conserver notre position de leader technologique mondial dans les 10 à 20 prochaines années ? […] Nous ne devons pas supposer que notre succès actuel se poursuivra à l’avenir », a-t-il précisé.
Si les investisseurs sont sceptiques, c’est parce que la croissance du secteur des semi-conducteurs n’est pas fleurissante. Au lieu de sortir la carte de la prudence, TSMC continue à investir, espérant des retombées sur le long terme. Face à la baisse de la demande, l’entreprise a augmenté ses prix de 10 à 20 % en fonction des produits.
Malgré cette hausse, les composants électroniques ne se vendent plus aussi bien que lorsque la pénurie faisait rage, entre 2020 et 2022. Entre-temps, la guerre en Ukraine a fait grimper l’inflation et les taux d’intérêt, contraignant les acheteurs à devenir plus méthodiques dans les dépenses qu’ils réalisent. Selon les prévisions, les résultats de l’entreprise seraient plus optimistes pour le second semestre 2023, et l’année 2024, avec un léger rebond de la demande en composants électroniques.
0 commentaires