Samsung, l’entreprise la plus cotée de Corée du Sud, s’apprêterait à construire un centre de développement de semi-conducteur à Yokohama, au Japon. Celui-ci rejoindra son institut de recherche et développement …
Samsung, l’entreprise la plus cotée de Corée du Sud, s’apprêterait à construire un centre de développement de semi-conducteur à Yokohama, au Japon. Celui-ci rejoindra son institut de recherche et développement localisé dans la même ville depuis 1997. Un moyen pour les deux puissances de faire table rase du passé et de joindre leurs forces dans une industrie marquée par le bras de fer entre les États-Unis et la Chine.
L’ouverture d’un centre à Yokohama serait imminente
Des indiscrétions sont parvenues jusqu’au journal Nikkei Asia, le 13 mai, révélant les ambitions de Samsung vers le Japon. Selon les informations récoltées par le quotidien économique japonais, les activités du centre tourneront principalement autour de la production de semi-conducteurs en amont. En d’autres termes, elles se concentreront sur la réalisation des circuits électriques et leurs intégrations sur des circuits imprimés avant d’entamer le processus final de fabrication. Les frais de construction de ce nouveau centre de développement s’élèveraient à 222 millions de dollars. Il devrait fonctionner indépendamment de l’institut de recherche et développement.
Samsung prévoit de rendre ce site opérationnel dès 2025, employant ainsi plusieurs centaines de personnes. En attendant, la société basée à Suwon, espère pouvoir profiter des subventions offertes par Tokyo pour les investissements dans le secteur des puces électroniques. Celles-ci pourraient atteindre 67 millions d’euros.
Face à l’avance de Taïwan et des Américains dans le domaine, le Japon essaye de rester dans la course. Avec une enveloppe de 5,3 milliards d’euros, l’archipel désire tripler ses revenus tirés de l’industrie d’ici à 2030. Rapidus, un fabricant de semi-conducteurs basé à Chiyoda a d’ores et déjà reçu plus de 470 millions d’euros d’aide de la part du gouvernement japonais pour assurer son bon développement en bâtissant une nouvelle usine et en renforçant ses opérations R&D.
Samsung n’est pas le premier mastodonte à vouloir s’étendre au Japon. Fin octobre, c’est le taïwanais TSMC, le leader mondial du marché, qui aurait entrepris une étude de faisabilité pour s’implanter de plus en plus dans le pays. Une de ses usines est en cours de construction sur l’île de Kyushu depuis octobre 2021.
La Corée du Sud et le Japon se rapprochent
L’investissement de Samsung au Japon devrait permettre aux deux puissances de tirer parti de leurs expertises dans le domaine des puces. Pour rappel, le pays est l’un des principaux producteurs de composants de base et d’équipements de fabrication de semi-conducteurs. De son côté, Samsung est le leader dans le marché de la production de puces mémoires.
Les deux États cherchent également à améliorer leurs relations, influencées par la période de la colonisation japonaise de la péninsule coréenne entre 1910 et 1945. Depuis son élection, il y a un an, Yoon Suk Yeol, président de la Corée du Sud, avait fait de cet objectif l’une de ses priorités absolues. « Nous devons mettre fin au cercle vicieux de l’hostilité mutuelle et travailler ensemble à la recherche des intérêts communs de nos deux pays », avait-il insisté.
Le président sud-coréen avait rendu visite à Fumio Kishida, le Premier ministre japonais, en mars dernier. Celui-ci lui avait rendu la pareille en se déplaçant à Séoul la semaine dernière. D’après des personnes proches de l’affaire, Yoon Suk Yeol pourrait être invité, par Fumio Kishida, à participer au G7 qui doit se tenir le week-end prochain à Hiroshima.
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