Selon Jensen Huang, les fabricants américains de semi-conducteurs sont à au moins une décennie d’atteindre « l’indépendance de la chaîne d’approvisionnement » par rapport à la Chine. Le président-directeur général …
Selon Jensen Huang, les fabricants américains de semi-conducteurs sont à au moins une décennie d’atteindre « l’indépendance de la chaîne d’approvisionnement » par rapport à la Chine. Le président-directeur général de Nvidia a tenu ces propos sur CNBC, le 29 novembre, suggérant que Washington avait un long chemin à parcourir avant de ne plus dépendre de quiconque pour produire en masse des composants électroniques.
Se défaire du rival chinois en matière de semi-conducteurs
Si Jensen Huang s’est réjoui des efforts actuellement mis en place par l’Administration Biden pour dissocier la Chine de l’approvisionnement américaine en puce, il reste convaincu qu’il faudra les poursuivre pour que les États-Unis puissent se séparer une bonne fois pour toutes de son rival. Avec la promulgation du Chips Act en juillet 2022, les investissements pour la construction de nouvelles installations spécialisées dans la fabrication de composants ou l’approvisionnement de matériaux et d’outils nécessaires à leur production se sont multipliés outre-Atlantique.
Il s’agit là d’une bonne nouvelle, mais qui ne suffit pas aux yeux du président Joe Biden qui a défendu un projet de loi bipartite pour soutenir la construction d’installations manufacturières, notamment dans la région nord-est et en Californie, les deux régions les plus attractives du pays. Plusieurs grandes entreprises du milieu envisageraient d’étendre leurs activités aux États-Unis, dont TSMC, principal partenaire de Nvidia, ainsi qu’Intel et Samsung.
Outre les infrastructures, les États-Unis devront trouver une solution pour s’approvisionner en matières premières. En juillet, la Chine avait imposé des restrictions à l’exportation du gallium et du germanium, deux matériaux utilisés pour la fabrication de certains types de composants électroniques. La superpuissance asiatique concentre 90% du marché des terres rares, obligeant son rival à passer par elle pour sa production de puces.
Enfin, la pénurie des talents fait rage partout dans le monde, et les États-Unis ne dérogent pas à la règle. Sans main-d’œuvre qualifiée, difficile pour le pays de mener des travaux de R&D primordiaux pour rester compétitif face à ses concurrents. Difficile également de faire tourner ses dernières usines, et donc de concevoir des puces toujours plus performantes.
Malgré les restrictions, Nvidia reste intéressé par le marché chinois
En parallèle, Jensen Huang a déclaré que son entreprise continuerait de prospérer en Chine, qui reste l’un des plus grands marchés pour les semi-conducteurs et par conséquent, l’un des plus lucratifs. Suite aux restrictions mises en place par l’Administration Biden, Nvidia n’a pas plus la possibilité de proposer ses composants les plus avancés, ni les H800 et A800, ses puces bridées pourtant conçues à destination du marché chinois. Une mesure visant à mettre dans bâtons dans les roues de l’Empire du Milieu, ne pouvant plus profiter des semi-conducteurs de pointe des fabricants américains pour développer sa propre industrie.
Pour pallier à cette difficulté, la firme travaille actuellement sur de nouvelles puces pour la Chine, qui ne seront pas soumises aux sanctions américaines. « Nous devons proposer de nouvelles puces conformes à la réglementation, et une fois que nous nous serons conformés à la réglementation, nous retournerons en Chine », souligne Jensen Huang. « Nous essayons de faire affaire avec tout le monde possible. D’un autre côté, notre sécurité nationale et notre compétitivité nationale comptent, » conclut-il.
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