Interrogée sur les actuels et futurs contrôles à l’export sur les semi-conducteurs avancés, Gina Raimondo, secrétaire au Commerce des États-Unis, a déclaré « nous priverons de certains revenus des entreprises …
Interrogée sur les actuels et futurs contrôles à l’export sur les semi-conducteurs avancés, Gina Raimondo, secrétaire au Commerce des États-Unis, a déclaré « nous priverons de certains revenus des entreprises américaines, mais nous pensons que cela en vaut la peine ». Un propos tenu hier lors d’un événement d’un Think tank néoconservateur, proche du patronat, l’American Enterprise Institute. L’argument « sécurité nationale » matraqué semble avoir fait mouche.
Plus de sécurité, même si un peu moins d’argent
Pour justifier les sanctions très dures prises par les États-Unis envers la Chine en octobre, Washington n’a cessé d’insister sur la « sécurité nationale ». Un élargissement généreux du périmètre de cette notion.
Gina Raimondo, responsable des contrôles à l’export de par sa position, n’a pas dévié. Elle a dénoncé la stratégie de la Chine à fusionner civile et militaire, notamment dans les technologies avancées. Pour elle Pékin veut avoir accès aux technologies américaines « pour faire progresser son armée » avant d’enchérir, « nous n’allons pas permettre cela ». La secrétaire au Commerce l’a martelé : « tout ça n’est lié qu’à la sécurité nationale. Je veux être claire avec ça ».
Le rappel s’opère alors que l’industrie américaine commence à s’inquiéter sérieusement des mesures de Washington. Alors qu’une nouvelle vague de sanction est en préparation, la très puissante organisation Semiconductor Industry Association (SIA) a « exhorté » l’administration à s’abstenir, au moins temporairement.
Selon les chiffres de cette même association, la Chine représente quasi un tiers des achats de puces au monde. S’en priver pourrait mettre à mal des sociétés comme Qualcomm, qui bénéficie jusqu’à présent d’une licence pour continuer à vendre des composants à Huawei.
Gina Raimondo échange avec l’industrie
L’entreprise, accompagnée par Nvidia et Intel, a récemment rencontré la secrétaire au Commerce, avec Lael Brainard, directrice du Conseil économique national, et le directeur du Conseil de sécurité national Jack Sullivan, pour discuter du nouveau lot de contrôle à l’export.
Devant le parterre de l’American Enterprise Institute, manifestement sensible à cette question de sécurité nationale, Gina Raimondo a insisté sur le caractère extrêmement ciblé des sanctions, « Nous avons engagé des discussions avec l’industrie pour essayer de déterminer où nous mettons la ligne… C’est difficile ».
L’administration Biden tente de réchauffer de quelques degrés les relations avec Pékin, Antony Blinken, Secrétaire d’État, et Gina Raimondo s’y sont rendus. Cette dernière, qui a par ailleurs salué une bonne collaboration avec l’Europe, le Japon et la Corée du Sud, assure que le but n’est pas « de ramener la Chine en arrière ou la priver de technologie de base ». Pas de découplage et encore moins asphyxier les groupes américains.
Évoquant le Chips and Science Act justement, visant à soutenir l’industrie, elle a tout de même rappelé que cette aide restait de l’ordre de l’exceptionnel. Surprise, il s’agit d’un « investissement pour la sécurité nationale ».
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