Dans le cadre de la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, pour le second semestre 2023, une déclaration a été signée par onze États membres dans le but de …
Dans le cadre de la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne, pour le second semestre 2023, une déclaration a été signée par onze États membres dans le but de renforcer leur collaboration en matière d’informatique quantique. Ensemble, ils sont engagés à développer un écosystème de technologies quantiques sur le Vieux Continent, capable de rivaliser avec ceux du monde entier.
L’Europe, nouvelle « vallée quantique » du monde ?
Dans cette déclaration, la Belgique, la Croatie, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, Malte, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie ont reconnu l’importance stratégique de la quantique. Les technologies obéissant aux lois de la physique quantique s’inscrivent dans la volonté de l’UE d’être compétitive au niveau industriel et scientifique. Les différents pays signataires jugent qu’elles peuvent permettre à l’Europe de franchir un cap en termes d’innovation dans de nombreux secteurs.
Thierry Breton s’est vivement réjoui de la signature de cette déclaration. Le commissaire européen au Marché Intérieur assure qu’elle constitue la première étape « vers la création d’un écosystème quantique européen, qui modernisera et transformera l’industrie de l’UE et renforcera encore la position de l’UE en tant qu’acteur mondial de premier plan dans le domaine stratégique du quantique ». Comme il l’a publié sur X, l’objectif est de faire de l’Europe, la « vallée quantique » du monde, la première région mondiale en matière d’excellence et d’innovation quantique.
Quantum technologies will play a strategic role for our EU scientific & industrial competitiveness ⚛️
11 Member States have already signed the EU #Quantum Declaration: 🇫🇷🇧🇪🇭🇷🇬🇷🇫🇮🇸🇰🇸🇮🇨🇿🇲🇹🇪🇪🇪🇸
Joining forces to make Europe the “Quantum Valley”! 🇪🇺 pic.twitter.com/UUnvamdqdA
— Thierry Breton (@ThierryBreton) December 7, 2023
En Europe, et plus particulièrement en France, les initiatives autour de l’informatique quantique ne manquent pas. En France, il y a bien entendu Quandela qui a récemment obtenu un financement de 50 millions d’euros pour développer son ordinateur quantique photonique. Pasqal, La start-up de la French Tech avait bouclé en janvier dernier, un tour de table en série B pour un montant record de 100 millions d’euros. Ce financement visait à accentuer ses efforts de recherche pour atteindre les 1 000 qubits, l’unité élémentaire pouvant porter une information quantique. Enfin, l’agence spatiale européenne prévoit de lancer un satellite de communication à chiffrement quantique d’ici la fin de l’année prochaine.
Une rude concurrence dans le secteur
Néanmoins, l’Union européenne aura fort à faire pour rattraper son retard face aux États-Unis et à la Chine. Dernièrement, IBM a dévoilé deux nouveaux processeurs. Le premier, Condor, comporte 1 121 qubits fonctionnels, tandis que le second, Heron, qui en possède dix fois moins, propose des qubits d’une plus grande qualité et fiabilité que la plupart des systèmes existants. Grâce à ses créations, l’entreprise américaine assure que l’informatique quantique est officiellement passée à l’ère utile.
De son côté, la Chine possède un satellite de communication quantique depuis plus de trois ans. Par ailleurs, une équipe d’universitaires chinois affirmaient au début de l’année qu’ils étaient capables de décoder le chiffrement RSA, l’algorithme de cryptographique le plus utilisé en ligne, grâce à un ordinateur quantique performant de 372 qubits. Une avancée néanmoins contestée par plusieurs mathématiciens américains.
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