Naarea pour « Nuclear Abundant Affordable Resourceful Energy for All », cherche à répondre aux besoins croissants de l’industrie en matière de décarbonation. La start-up française spécialisée dans le nucléaire …
Naarea pour « Nuclear Abundant Affordable Resourceful Energy for All », cherche à répondre aux besoins croissants de l’industrie en matière de décarbonation. La start-up française spécialisée dans le nucléaire durable aimerait lever 150 millions d’euros dans le but de développer un petit réacteur fonctionnant grâce à la combustion de déchets nucléaires.
Un micro-réacteur nucléaire décarboné
La start-up travaille sur la conception de réacteurs à sels fondus et neutrons rapides, pas plus grand qu’un bus. En brûlant du plutonium et des déchets radioactifs hautement toxiques actuellement stockés en France, ce générateur baptisé eXtrasmall Advanced Modular Reactor (XAMR) et d’une capacité de 40 MW électrique ou 80 MW thermique, produira une énergie neutre en carbone. « Elle permettrait d’alimenter une usine automobile, ou certaines des plus grandes usines de dessalement, » selon son cofondateur, Jean-Luc Alexandre.
En juillet dernier, la société a conçu un jumeau numérique conformément à la feuille de route stratégie qu’elle avait annoncée. Il centralise l’ensemble des données liées au réacteur, et sera utilisé tout au long du cycle de vie du projet. Si tout se passe comme prévu, un prototype grandeur nature sera disponible en 2028, et d’ici le début de la prochaine décennie, la start-up aura construit une usine de fabrication pour proposer son générateur à grande échelle.
Naarea a estimé à 2 milliards d’euros, les coûts nécessaires pour achever le développement d’un premier réacteur, et construire une usine de combustible non loin de l’installation de recyclage des déchets nucléaires situé à La Hague, en Normandie, et gérée par Orano, entreprise publique spécialisée dans les combustibles nucléaires. En parallèle, elle devra convaincre les autorités de sûreté et de régulation du nucléaire pour que son projet devienne une réalité.
Une start-up ambitieuse, soutenue par l’état et plusieurs acteurs privés
Jusqu’à présent, Naarea a réussi à être lauréate de l’appel à projet « Réacteurs Nucléaires Innovants » du plan d’investissement France 2030, lui permettant d’obtenir un financement de 10 millions d’euros de la part du gouvernement français. Elle a également bouclé un tour de table en pré-seed de 50 millions d’euros auprès de bureaux de gestions de patrimoines. Désormais, elle aimerait que des acteurs du capital-risque ou des fonds souverains puissent lui apporter un financement trois fois plus important. Dans le cadre de son tour de table de série A, Naarea est soutenu par Rotschild qui s’est rapidement joint au projet.
Malgré cette nouvelle encourageante, la start-up de la French Tech va devoir composer avec une difficulté extérieure. Ce mois-ci, l’entreprise américaine NuScale Power a été contrainte d’annuler son projet visant à construire une centrale comprenant plusieurs réacteurs semblables à celui imaginé par Naarea. Les raisons invoquées concernaient l’augmentation drastique des coûts de développement du projet. Pour tenter de convaincre les investisseurs, Jean-Luc Alexandre a assuré que son entreprise possédait « un modèle économique différent et développe une autre technologie, qui a pour objectif de produire de l’électricité et de la chaleur, au plus près des industriels, pour soulager le réseau ».
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