Malgré les efforts de Microsoft ces trois derniers mois, la Commission européenne renforce la pression sur le géant américain. Accusée de ne pas respecter le droit de la concurrence de …
Malgré les efforts de Microsoft ces trois derniers mois, la Commission européenne renforce la pression sur le géant américain. Accusée de ne pas respecter le droit de la concurrence de l’UE avec le regroupement de sa suite Office 365 et son application de visioconférence Teams, Microsoft pourrait faire l’objet d’une enquête anticoncurrentielle dès la semaine prochaine.
La première enquête de ce type depuis plus d’une décennie
Avec l’essor du télétravail lié à la pandémie de covid-19, le marché de la visioconférence à connu un bond impressionnant. Teams comme d’autres plateformes de communication collaborative tels que Slack ou Zoom en ont profité pour exploser ce qui a donné lieu à une rivalité exacerbée. Très vite, des questions de concurrence se sont posées dont Microsoft en a fait les frais avec ses rivaux émergents. Dès juillet 2020, Slack a déposé une plainte contre Microsoft devant la Commission européenne pour pratiques illégales et anticoncurrentielles.
Au moment de la plainte, ceux qui voulaient disposer de la très populaire suite bureautique Microsoft 365 étaient contraints d’installer Teams sur leurs appareils. Slack a vu dans cette pratique une distorsion de la concurrence, reprochant à son rival de profiter de sa position dominante pour imposer sa plateforme. Depuis, Microsoft, dans le viseur de la Commission européenne, a consenti à mettre un terme à cette stratégie, pensant qu’elle échapperait ainsi à une enquête approfondie.
Face à cette situation stagnante, Stéphanie Yon-Courtin, eurodéputée du groupe libéral Renew, a pressé la Commission européenne le 11 juillet dernier lors d’une question parlementaire. Elle souligne que trois années se sont écoulées depuis le dépôt de plainte, l’ancienne conseillère de l’autorité française appelle à des sanctions rapides ou à des engagements solides de la part de Microsoft.
Pour l’instant, selon le Financial Times, les pourparlers avec les régulateurs européens pour parvenir à un accord se poursuivent. Les sources du journal britannique disent « très peu probables » que Microsoft réussisse à éviter une enquête formelle.
Microsoft souhaite coopérer avec la commission
Dans le même temps, un porte-parole de Microsoft a déclaré que l’entreprise continuait à « s’engager en coopération avec la commission dans son enquête » et qu’elle était « ouverte à des solutions pragmatiques qui répondent à ses préoccupations et bénéficient à ses clients ».
Ces dernières années Microsoft a tout fait pour éviter les batailles juridiques en Europe. Mais la société a tout de même écopé de plusieurs amendes sur les dix dernières années, s’élevant au total à 2,2 milliards d’euros, pour des entorses au droit européen de la concurrence.
Avec cette nouvelle affaire, l’entreprise risque une amende s’élevant à 10 % de son chiffre d’affaires mondial si elle est déclarée en infraction.
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