ASML, plus importante société technologique européenne, fournisseurs des machines utilisées pour fabriquer des semi-conducteurs, a partagé, le 19 avril, ses résultats financiers pour le premier trimestre de 2023. Dans un contexte compliqué, lié aux tensions entre les États-Unis et la Chine, et malgré les restrictions d’exportation des Pays-Bas vers l’Empire du Milieu à venir, le géant affiche un bilan solide.
Une santé de fer pour ASML
Avec un chiffre d’affaires de 6,7 milliards d’euros, en hausse de 91 % par rapport à la même période l’année dernière, ASML consolide sa position de leader européen. Au cours des trois derniers mois, le bénéfice net de la société s’élevait à 1,96 milliard d’euros. Cette somme correspond au triple de celle amassée au premier trimestre de 2022. « Nos chiffres sont supérieurs à nos prévisions, en raison d’un chiffre d’affaires d’EUV et DUV [ndlr : machines lithographiques fabricant des semi-conducteurs] plus élevé que prévu, notamment dû à l’installation plus rapide et à l’acceptation plus précoce des systèmes au cours du trimestre », explique Peter Wennink, président-directeur général du groupe.
La décision des Pays-Bas, début mars, de se joindre aux États-Unis et au Japon pour limiter les exports de machines utilisées pour fabriquer des semi-conducteurs, ne semble pas particulièrement affecter ASML. Bien que les ventes provenant de Chine aient baissé d’environ 8 % sur l’année glissante, Roger Dassen, son directeur financier, précise que « la Chine représente plus de 20 % de notre carnet de commandes ». La Chine constitue son troisième marché, juste derrière Taïwan et la Corée du Sud. Il anticipe « qu’il y aura une augmentation significative des ventes dans ce pays au cours des prochains trimestres de cette année ». Si les restrictions imposées par La Haye sur l’export de matériel de fabrication de puces doivent entrer en vigueur au cours de l’été, il rappelle qu’ASML proposera toujours ses appareils moins avancés sur le territoire chinois.
Quelques intempéries sont à prévoir
Toutefois, le PDG concède « percevoir des signaux contradictoires sur la demande des différents segments du marché final, alors que l’industrie s’efforce de ramener les stocks à des niveaux plus sains ». Le cours de l’action d’ASML a chuté d’environ 25 % au moment de l’annonce des résultats.
Pour autant, Peter Wennink tient à rassurer. « Pour 2023, ASML prévoit la poursuite d’une forte croissance avec une augmentation de ses recettes nettes de plus de 25 % et une légère amélioration de la marge brute par rapport à 2022 », déclare-t-il. Le poids lourd attend un chiffre d’affaires compris entre 6,5 et 7 milliards d’euros pour le second trimestre.
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