Pour la neuvième semaine du procès opposant Google au département de la Justice (DoJ), Bruxelles s’est retrouvée à l’honneur. L’antitrust américain a accusé le leader des moteurs de recherche d’attendre …
Pour la neuvième semaine du procès opposant Google au département de la Justice (DoJ), Bruxelles s’est retrouvée à l’honneur. L’antitrust américain a accusé le leader des moteurs de recherche d’attendre d’être contraint à réduire sa domination, ici par la justice du Vieux Continent, pour investir, proposer de nouveaux services.
Quand on le pousse un peu, Google fait des efforts
Les monopoles peuvent être considérés comme illégaux pour diverses raisons. L’une d’elles, particulièrement mobilisée contre les groupes du numérique, est que cette situation bloque toute innovation. Dominantes, trop dominantes, les entreprises n’ont pas d’intérêt à dépenser de l’argent pour faire mieux que le concurrent inexistant.
En 2019 et 2020, Google a discuté d’un plan ambitieux « Go Big in Europe », pour ses utilisateurs locaux, avec au premier rang la France et l’Allemagne. Informations plus locales, financières, en santé, météo, programmes audiovisuels, sport, emplois… Toutes ces catégories devaient recevoir de nouveaux services sur le moteur de recherche. 80 nouveaux employés et 200 millions de dollars étaient prévus pour le mettre en œuvre. Des mises à jour devaient l’étendre au Royaume-Uni, l’Espagne, Italie…
Ce qui intéresse le DoJ, pour son procès, c’est la concomitance de ce plan et de la condamnation en 2018 par Bruxelles de Google pour abus de position dominante sur les moteurs de recherche destinés à Android.
Si l’entreprise fait trainer l’affaire, et le paiement de son amende de 4,1 milliards d’euros, elle a tout de même dû ouvrir son système. Désormais plusieurs moteurs de recherche, parmi les plus populaires d’Europe, sont proposés lors de la configuration d’un smartphone Android.
C’est à cette même période qu’un document interne, révélé lors de l’audience et diffusé par Bloomberg, explique la raison d’être du nouveau plan, « La campagne « Go Big in Europe » consiste à investir dans des produits au-delà des activités habituelles pour faire en sorte que Google vienne en premiers à l’esprit des utilisateurs de l’Union européenne ». Le document met en lien cette démarche avec la mise en place de la mesure européenne entrée en vigueur le 1er mars 2020.
Pour le DoJ c’est la preuve que Google innove seulement sous la pression des autorités. Naturellement sa domination ne l’inciterait pas à se montrer proactif selon la démonstration du DoJ.
Un argumentaire balayé par Google. Mountain View assure dépenser des milliards de dollars par an pour améliorer son activité Search. L’Intelligence artificielle est notamment mise en avant. L’un des cadres du groupe, dont la déposition a été utilisée pour l’argumentaire du DoJ, a assuré « Nous investissions constamment en Europe ». En attendant, Google n’a pas révélé si « Go Big in Europe » a été exécuté, ni à quel point.
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