Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a exhorté les États membres à interdire les équipements Huawei et ZTE de leurs architectures 5G « le plus rapidement possible ». Il …
Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a exhorté les États membres à interdire les équipements Huawei et ZTE de leurs architectures 5G « le plus rapidement possible ». Il assure qu’ils présentent « des risques matériellement plus élevés que d’autres fournisseurs ».
L’UE ne va pas assez vite, selon Thierry Breton
En 2020, Bruxelles recommandait à ses 27 membres d’exclure les fournisseurs « à haut risque » de leurs réseaux 5G. Depuis, environ dix pays de l’Union européenne (UE) ont pris des mesures restrictives à l’encontre de Huawei ou ZTE, mais l’initiative n’est pas assez rapide, selon Thierry Breton.
« C’est trop lent et cela pose un risque majeur pour la sécurité et expose la sécurité collective de l’Union, car cela crée une dépendance majeure pour l’UE et de graves vulnérabilités », a-t-il déclaré. La présence des fournisseurs chinois dans les réseaux étrangers est un sujet de préoccupation depuis des années.
Certains craignent qu’ils ne permettent à la Chine d’espionner des pays étrangers, étant donné que sa législation oblige les entreprises locales à partager des informations avec Pékin. Huawei a rejeté ces allégations à plusieurs reprises. « Nous ne pouvons pas nous permettre de maintenir des dépendances critiques qui pourraient devenir une arme contre nos intérêts », a lancé le commissaire dans un communiqué publié ce 15 juin.
Il estime que l’incapacité des États membres à interdire et à éliminer les équipements chinois de leurs réseaux 5G « pose un risque majeur pour la sécurité ». Ses propos interviennent le jour même de l’achèvement et de l’approbation d’un rapport de l’UE indiquant que toute restriction imposée à Huawei ou ZTE pour des raisons de sécurité nationale est justifiée et légale. Il y a quelques jours, Siècle Digital faisait déjà état d’une possible interdiction de Huawei au sein de l’Union européenne.
Une initiative complexe pour certains pays
Il est important de noter que la suppression de ces entreprises des équipements 5G ne se fera pas gratuitement. Outre-Atlantique, le gouvernement fédéral a par exemple accepté de subventionner le remplacement des technologies Huawei et ZTE pour un coût de 5,6 milliards de dollars.
Tous les États membres ne sont pas sur le même pied d’égalité face à une telle mesure. Par exemple, le ministère allemand de l’économie a mis en garde contre d’importantes perturbations des réseaux mobiles et du respect des exigences en matière de couverture si le pays devait retirer le matériel chinois de ses réseaux. Le pays est particulièrement dépendant de l’infrastructure Huawei.
Une étude réalisée en 2022 par le cabinet de recherche Strand Consult et citée par le South China Morning Post a révélé qu’à Chypre, les fournisseurs chinois assurent 100 % du réseau 5G. En Roumanie, 76 % du réseau est soutenu par la Chine, contre 72 % aux Pays-Bas. « Nous continuerons à travailler avec détermination avec les États membres qui sont à la traîne et les opérateurs de télécommunications. Je ne peux que souligner l’importance d’accélérer les décisions pour remplacer les fournisseurs à haut risque de leurs réseaux 5G. J’ai également rappelé aux opérateurs de télécommunications concernés qu’il est temps de s’attaquer à ce problème », continue Thierry Breton.
Pour sa part, Huawei « s’oppose fermement » aux commentaires du commissaire européen, assurant qu’ils ne sont « manifestement pas fondés sur une évaluation vérifiée, transparente, objective et technique des réseaux 5G ».
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