L’opérateur britannique BT simule un conflit entre Taïwan et la Chine

Written by moonsjok

avril 18, 2023

L’opérateur de télécommunications britannique BT a organisé une simulation de conflit entre la Chine et Taiwan pour tester son impact sur la chaîne d’approvisionnement. Cet exercice est la preuve des inquiétudes grandissantes de l’industrie sur les répercussions d’un tel événement.

Un exercice mené après la visite de Nancy Pelosi à Taïwan

Le test a été organisé l’année dernière, peu de temps après la visite de la représentante américaine Nancy Pelosi à Taïwan au mois de juillet. Celle-ci a suscité de vives réactions dans le monde entier, entraînant la colère de Pékin qui l’a vue comme une provocation. En réponse, la Chine a organisé des exercices militaires sans précédent autour de l’île.

L’exercice mené par BT a impliqué un scénario dans lequel l’Empire du Milieu coulait un navire près de Taïwan, rapporte le Financial Times. Les simulations ont été menées sous la forme d’une série de flashs d’information fictifs, par exemple lors d’un appel vidéo, afin de mettre les participants « sous pression » et de les obliger à « prendre des décisions immédiatement », explique Johan Gott, cofondateur de la société de conseil en risques politiques Prism, qui a participé à l’exercice de BT.

L’objectif de l’entreprise pendant ce test était de maintenir l’infrastructure nationale critique du Royaume-Uni en état de marche.

Les répercussions d’une guerre seraient colossales pour l’économie

Ce type d’exercice est habituellement réalisé par les gouvernements et les entités de défense, mais l’impact d’un conflit entre la Chine et Taïwan serait tel que les industries de l’électronique, de l’automobile et des télécommunications s’en inquiètent vivement. En effet, l’île abrite le numéro 1 mondial des semi-conducteurs, TSMC. À elle seule, l’entreprise détient 53 % du marché mondial de la fonderie de semi-conducteurs, selon une étude du gouvernement américain.

La mise à l’épreuve de la chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie de Covid-19, ainsi que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ne font qu’alimenter les inquiétudes de la classe politique et du secteur de la tech quant à une possible guerre à Taïwan. En Allemagne par exemple, les lobbies d’entreprises ont émis des craintes quant aux conséquences secondaires des sanctions mondiales sur Pékin en cas de confrontation.

Selon le Rhodium Group, une société de recherche économique et politique, « la perturbation mondiale d’un conflit à Taïwan mettrait bien plus de deux billions de dollars d’activité économique en danger, même avant de prendre en compte l’impact des sanctions internationales ou d’une réponse militaire ».

En parallèle, plusieurs pays encouragent la production locale de semi-conducteurs afin de moins dépendre de la Chine. Les États-Unis ont passé le Chips Act, octroyant des subventions aux entreprises investissant dans leur territoire. De même, l’Union européenne souhaite doubler sa production de puces électroniques d’ici à 2030.

Une invasion de Taïwan par la Chine n’est pas à exclure

Il y a quelques jours, la Chine a mené de nouveaux exercices militaires « à tirs réels » autour de Taïwan. L’armée de l’Empire du Milieu a simulé des « frappes de précision » contre des « cibles-clés sur l’île de Taïwan et dans les eaux environnantes ».

Le pays considère Taïwan comme faisant partie de son territoire, et n’exclut pas l’idée de lancer une invasion à son encontre. Selon le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, il est probable que la Chine attaque l’île en 2027.

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