Sous l’influence des États-Unis, le Japon a, comme les Pays-Bas, restreint les exportations du secteur des semi-conducteurs vers la Chine. Les représentants de l’une des principales entreprises concernées, Tokyo Electron, …
Sous l’influence des États-Unis, le Japon a, comme les Pays-Bas, restreint les exportations du secteur des semi-conducteurs vers la Chine. Les représentants de l’une des principales entreprises concernées, Tokyo Electron, se sont montrés confiants à l’occasion du salon Semicon Japon, organisé la semaine passée.
43 % du chiffre d’affaires de Tokyo Electron est en Chine
« Bien sûr, nous avons eu un certain impact, mais il a été bien moindre que prévu » a voulu rassurer Junko Takagi, vice-présidente des relations avec les investisseurs de Tokyo Electron, lors du Semicon Japan 2023, d’après le Financial Times. Avec Nikon, le groupe est pourtant l’un des principaux ciblés par les mesures prises autour de 23 types d’équipements.
Le gouvernement japonais a annoncé en janvier, en même temps que les Pays-Bas, un accord avec Washington pour cette limitation des exports. Les entreprises américaines comme Applied Materials se plaignaient d’être lésées par rapport à ses concurrentes japonaises et néerlandaises. Il s’agissait aussi et surtout, pour l’administration Biden, d’entraver efficacement les progrès technologiques chinois.
Si le néerlandais ASML a encore jusqu’à la fin du mois pour écouler son matériel concerné, pour Tokyo Electron et ses compatriotes, la mesure est appliquée depuis juillet. L’occasion de dresser un premier bilan pour l’entreprise.
Au deuxième trimestre 2024, correspondant dans le calendrier fiscal de Tokyo Electron à la période juillet – septembre 2023, la part de chiffre d’affaires en Chine a bondi. Ces chiffres dévoilés en novembre montrent que le pays représente 42,8 % des ventes de la société, près de 20 % de plus que l’année précédente. La Corée du Sud et l’Amérique du Nord, qui suivent, sont loin avec respectivement 15,8 % et 11,1 % de part de marché.
Dans l’échange de question-réponse de ce deuxième trimestre, l’entreprise a notifié aux investisseurs une « reprise du marché et les investissements en Chine ». Junko Takagi évoque une demande « très importante » d’équipement moins avancé, non couvert par les restrictions imposées par Tokyo. Les puces moins avancées rapportent moins, mais sont les plus utilisées : elles représentent environ 70 % des composants fabriqués.
La société japonaise a développé une stratégie en deux voies parallèles. D’un côté les équipements pour produire des semi-conducteurs moins perfectionnés. De l’autre, Tokyo Electron continue de travailler sur des machines utilisées notamment pour les puces mémoires. L’entreprise compte toujours parmi ses clients les trois plus grands fondeurs du monde, TSMC, Samsung et Intel.
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