Ă lâoccasion du quarante-neuviĂšme sommet du G7 qui sâest tenu Ă Hiroshima, les puissances occidentales ont pris le temps de discuter autour dâun sujet quâils considĂšrent comme primordial : celui …
Ă lâoccasion du quarante-neuviĂšme sommet du G7 qui sâest tenu Ă Hiroshima, les puissances occidentales ont pris le temps de discuter autour dâun sujet quâils considĂšrent comme primordial : celui des semi-conducteurs. Ensemble, ils ont adoptĂ© un lot dâoutils visant Ă protĂ©ger leur Ă©conomie et Ă renforcer leur sĂ©curitĂ© nationale face Ă la menace chinoise.
Des mesures pour protĂ©ger la chaĂźne dâapprovisionnement et stabiliser lâĂ©conomie
Selon Jake Sullivan, conseiller Ă la sĂ©curitĂ© nationale des Ătats-Unis, « cet accord permettra aux pays du G7 de mettre en place des chaĂźnes dâapprovisionnement plus rĂ©silientes, afin de mettre fin Ă la lourde dĂ©pendance chinoise dans certains secteurs ». Plusieurs mesures viseront « Ă protĂ©ger les technologies sensibles, telles que le contrĂŽle des exportations et des dispositions relatives aux investissements Ă lâĂ©tranger ».
Ces dispositions font inĂ©vitablement penser Ă celles prises par les Ătats-Unis en octobre 2022 afin de ralentir la Chine dans la course Ă lâinnovation. LâEmpire du Milieu nâa plus la possibilitĂ© dâimporter de composants Ă©lectroniques performants ou de machines permettant leur fabrication dâentreprises amĂ©ricaines. Le Japon et les Pays-Bas avaient mĂȘme dĂ©cidĂ© de sâaligner sur ces restrictions aprĂšs de vives discussions avec Washington.
De son cĂŽtĂ©, Emmanuel Macron a affirmĂ© que « ce G7 ne sera pas un G7 de la confrontation, ce sera un G7 de la coopĂ©ration et de lâexigence Ă lâĂ©gard de la Chine ». LâĂlysĂ©e a fortement insistĂ© sur le fait que ce sommet « ne serait pas un G7 antichinois », en souhaitant « un message positif de coopĂ©ration Ă condition que nous nĂ©gociions ensemble ».
Le Japon réaffirme sa volonté de redevenir leader du secteur des semi-conducteurs
Le G7 a Ă©galement Ă©tĂ© lâoccasion dâaccueillir plusieurs dirigeants et cadres dâentreprises leaders du secteur : Samsung Electronics, TaĂŻwan Semiconductor Manufacturing (TSMC), Intel ou encore Micron Technology. Le Japon, prĂ©sidente du groupe des sept en 2023, en a profitĂ© pour dĂ©bloquer un milliard dâeuros afin dâaccompagner Micron dans son projet de chaĂźne de production de puces mĂ©moires Ă Hiroshima. Lâentreprise amĂ©ricaine devrait investir 3,4 milliards dâeuros en tout pour sa construction.
De son cĂŽtĂ©, Samsung va ouvrir un centre de recherche au Japon, tandis quâIntel devrait coopĂ©rer avec un institut de recherche affiliĂ© au gouvernement japonais et spĂ©cialisĂ© dans le dĂ©veloppement de superordinateurs. Tous ces projets sâinscrivent dans la nouvelle alliance Chip Four comptant les Ătats-Unis, la CorĂ©e du Sud, TaĂŻwan et le Japon. Ces pays savent quâils ne peuvent pas relocaliser leur production de semi-conducteurs, et ont donc dĂ©cidĂ© de multiplier les projets de dĂ©localisation entre eux.
Ă la fin de lâannĂ©e 2022, le ministre japonais de lâĂ©conomie, du commerce et de lâindustrie, Yasutoshi Nishimura, avait annoncĂ© la crĂ©ation dâune nouvelle entitĂ©, Rapidus. Son objectif sera Ă terme, de rivaliser avec les gĂ©ants chinois, taĂŻwanais, sud-corĂ©ens et amĂ©ricains des semi-conducteurs. Si Ă la fin du XXĂšme siĂšcle, le pays Ă©tait le leader incontestĂ© du secteur, ce nâest dĂ©sormais plus le cas suite Ă lâĂ©mergence de TSMC, Samsung ou dâacteurs chinois.
Le Royaule-Uni veut booster son industrie des semi-conducteurs
En parallĂšle, dâautres pays du G7 ont fait des annonces autour des semi-conducteurs. Câest le cas du Royaume-Uni qui a prĂ©sentĂ© un plan de soutien pour son industrie des composants Ă©lectroniques. 1,15 milliard dâeuros ont Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s afin de sĂ©curiser la chaĂźne dâapprovisionnement en puces, notamment pour Ă©viter de revivre le mĂȘme type de pĂ©nurie que celle qui sâest produite au dĂ©but de la dĂ©cennie.
Le projet reste nĂ©anmoins sous le feu des critiques. Lâopposition considĂšre que le pays est en retard en matiĂšre de semi-conducteurs et que le plan a tardĂ© Ă ĂȘtre proposĂ©. De plus, la manne financiĂšre proposĂ©e semble dĂ©risoire face aux autres Chips Act. Aux Ătats-Unis, 53 milliards dâeuros ont Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s, tandis que le plan de lâUE ne fait pas pĂąle figure avec ses 43 milliards dâeuros.
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