Le gouvernement des Pays-Bas a annoncé le 31 mai 2023 l’ouverture d’une enquête sur le rachat de Nowi, un fabricant de semi-conducteurs néerlandais, par l’entreprise Nexperia. Cette mesure intervient quelques …
Le gouvernement des Pays-Bas a annoncé le 31 mai 2023 l’ouverture d’une enquête sur le rachat de Nowi, un fabricant de semi-conducteurs néerlandais, par l’entreprise Nexperia. Cette mesure intervient quelques mois seulement après que le pays a décidé de s’aligner sur les restrictions américaines.
Les Pays-Bas ont remodelé leur politique de surveillance à l’égard de la Chine
C’est en novembre 2022 que Nexperia officialise le rachat de Nowi. Si de base, Nexperia est une entreprise néerlandaise, elle est en réalité détenue en majorité par des investisseurs chinois dont Wingtech Technology Co, et ce depuis 2018. Un mois auparavant, les États-Unis avaient décidé de durcir leurs sanctions à l’encontre de l’Empire du Milieu. De ce fait, les entreprises chinoises présentes dans l’Entity List n’ont plus la possibilité d’importer des composants électroniques performants, ni de machine permettant leur fabrication aux entreprises américaines.
L’Administration Biden a également demandé à ses alliés d’en faire de même. Après de longues négociations, les Pays-Bas ont donc décidé de suivre le mouvement, eux qui abritent ASML, le leader des machines de photolithographie très utiles pour la production de semi-conducteurs de qualité.
Dans une interview, le ministre des Affaires économiques, Micky Adriaansens a affirmé que « pour le moment, la Russie et la Chine font partie des pays dont les Pays-Bas doivent être particulièrement vigilants », assurant que dans certains domaines, « ils étaient vraiment vulnérables ». Les Pays-Bas ont donc repensé leurs relations avec la Chine, qui est pourtant l’un de leurs principaux partenaires commerciaux.
Une enquête pour vérifier si cette opération ne menace pas la sécurité nationale
Selon les informations de Bloomberg, les autorités néerlandaises s’appuieront sur un nouveau cadre législatif promulgué récemment afin d’examiner cette opération. Cette loi, effective à partir du 1er juin 2023, permettra au gouvernement néerlandais de s’opposer au rachat d’entreprises implantées sur son territoire par des sociétés étrangères pour des raisons de sécurité nationale.
D’autres pays à l’instar du Royaume-Uni utilisent régulièrement des lois équivalentes pour examiner et parfois bloquer des investissements ou des acquisitions pour ces raisons. Ainsi, Nexperia avait déjà tenté d’acquérir la Newport Water Fab, une fabrique de semi-conducteurs galloise. Malheureusement pour elle, le gouvernement britannique a mis son véto, jugeant que ce rachat pouvait poser problème pour sa sécurité intérieure.
Micky Adriaansens a affirmé que l’enquête pouvait effectivement aboutir au blocage de l’opération de rachat. Toutefois, il a ajouté qu’ils avaient la possibilité de prononcer d’autres mesures, moins restrictives. « Nous pourrons modifier la répartition du contrôle de l’entreprise, nous pourrons conclure des accords sur le niveau d’implication dans le processus opérationnel, nous pourrons protéger certaines licences et compétences. Le gouvernement pourrait même décider de prendre part à l’acquisition », a-t-il conclu.
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