Le gouvernement néerlandais serait en train de travailler sur un projet de loi visant à interdire aux étudiants en provenance de Chine de suivre des cursus universitaires bien particuliers. Tous …
Le gouvernement néerlandais serait en train de travailler sur un projet de loi visant à interdire aux étudiants en provenance de Chine de suivre des cursus universitaires bien particuliers. Tous les programmes en lien avec les technologies sensibles, notamment les semi-conducteurs, seront inclus dans cette nouvelle réglementation.
Une nouvelle loi afin d’éviter le vol de données sensibles
Pour l’heure, l’ensemble des dispositions qui figureront dans cette nouvelle réglementation ne sont pas connues. Toutefois, le ministère néerlandais de l’éducation a confirmé qu’il travaillait bien sur des mesures visant à introduire une sélection obligatoire des étudiants et des chercheurs dans des domaines jugés sensibles. Il a bien été spécifié que « toute mesure serait neutre pour le pays et ne ciblerait aucun pays en particulier ».
En réalité, pour les Pays-Bas, l’intention est claire : empêcher les étudiants chinois d’avoir accès à du matériel de pointe dans le cadre de leurs études ou d’acquérir des connaissances permettant de fabriquer à nouveau ces produits. Selon les informations recueillies par Bloomberg auprès des personnes travaillant sur le projet de loi, celui-ci évitera effectivement de mentionner spécifiquement la Chine, pour éviter tout polémique ou incident diplomatique.
Un rapport récent d’une agence de renseignement néerlandaise, l’AVID, a affirmé que la Chine constituait une menace pour la sécurité économique du pays. Le document affirme que nombreuses entreprises et institutions néerlandaises avaient du mal à évaluer correctement les risques de la coopération économique et scientifique avec la Chine. Cette dernière cacherait souvent aux Pays-Bas « que le gouvernement chinois ou l’armée chinoise puissent être impliqués dans leurs partenariats ».
Les Pays-Bas au milieu de la rivalité technologique entre la Chine et les États-Unis
En octobre 2022, les États-Unis ont durci leurs sanctions à l’encontre de la Chine. Les entreprises du pays présentes dans l’Entity List n’ont plus le droit d’importer des composants électroniques performants, ni même des machines permettant leur fabrication, aux entreprises américaines. L’Administration Biden souhaitant que ses mesures aient un impact considérable, elle a demandé à ses alliés, et en particulier au Japon et aux Pays-Bas, de s’aligner sur ces restrictions. Les gouvernements des deux pays ont décidé d’appliquer ces sanctions à la Chine.
Dans l’État du Benelux, ASML est la firme qui va le plus pâtir de ces sanctions. La première entreprise technologique d’Europe n’hésitait pas à fournir à de nombreuses sociétés chinoises des machines de photolithographies, nécessaires à la production en masse de semi-conducteurs de pointe. Comme le précisait Roger Dassen, directeur financier d’ASML, « la Chine représente plus de 20 % de notre carnet de commandes ».
Toutefois, l’entreprise craint plus que jamais le vol de propriété intellectuelle. Elle aurait rapporté au début de l’année 2023 avoir été victime d’un vol de données de l’un de ses ex-employés chinois. Il se pourrait que cette infraction au droit de propriété intellectuelle ait pu bénéficier à Dongfang Jingyuan Electron, l’entreprise chinoise souhaitant rivaliser avec ASML.
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