Intel, l’un des leaders américains de l’industrie des semi-conducteurs, a commandé à IPSOS une étude sur la notoriété du secteur, publiée ce 19 avril. Les Français sondés, sensibles à la …
Intel, l’un des leaders américains de l’industrie des semi-conducteurs, a commandé à IPSOS une étude sur la notoriété du secteur, publiée ce 19 avril. Les Français sondés, sensibles à la question environnementale, soutiennent une souveraineté électronique de l’Union Européenne.
Des Français conscients du retard technologique européen
Les semi-conducteurs sont les matériaux les plus répandus dans le domaine de l’informatique moderne, présents dans tous nos appareils électroniques du quotidien : ordinateur, tablette, téléphone, télévision, consoles de jeux, automobiles… Bien que le terme demeure restreint à un registre technique, l’étude d’Ipsos menée auprès de 1 500 Français âgés de 18 à 15 ans révèle qu’une majorité de français en a connaissance. Une donnée en apparence surprenante, mais qui peut s’expliquer par la pénurie de ces composants essentiels liée à des difficultés de la chaîne logistique durant la pandémie de Covid-19.
Depuis, certaines de ces puces sont toujours difficiles d’accès, notamment dans l’industrie automobile. Elle devrait selon plusieurs spécialistes, frapper les constructeurs jusqu’à la fin de 2023 au minimum. Selon l’étude, 81 % des Français ont eu connaissance de cette pénurie de produits électroniques.
87 % de ces Français estiment que l’Union européenne est trop dépendante d’autres continents en matière de production de semi-conducteurs. Cela correspond à la réalité du secteur : 75 % de la fabrication mondiale de puces est en effet concentrée en Asie de l’est et en Chine, Taiwan étant le premier producteur mondial avec 20 % du marché.
64 % des Français sont prêts à payer plus cher un produit incluant des composants électroniques fabriqués en France à condition qu’ils soient performants et durables. Il s’agit du facteur numéro un évoqué par les Français à 52 %. Une préoccupation forte après la pandémie de Covid qui a provoqué un report massif des achats sur les produits reconditionnés. Les Français valorisent des produits à l’obsolescence lente, susceptibles de jouir d’une vie prolongée sur le marché de la seconde main.
92 % des Français estiment que l’Union européenne est légitime pour produire des semi-conducteurs inclus dans des biens électroniques de qualité. S’ils avaient le choix, ils achèteraient pour 61 % en premier choix des produits qui contiennent des semi-conducteurs d’origine française et pour 42 % des seconds choix d’origine allemande.
C’est d’ailleurs la raison à l’initiative du programme « Chips Act » présenté par l’Union Européenne en février 2022, dont Intel comme tous ses concurrents espèrent pouvoir profiter. Ce plan d’investissement a plus de 40 milliards d’euros reste toutefois inconnu aux yeux de la moitié des Français sondés.
Pour un peu plus de la moitié d’entre eux, la stratégie industrielle de l’Union Européenne servirait avant tout à réduire la dépendance excessive des autres régions de la terre mais aussi de redonner à l’Europe une position de leader technologique.
Intel investit fortement en Europe pour ses semi-conducteurs
Pour Erwan Montaux, Directeur Général d’Intel France, « Intel s’engage durablement et avec détermination aux côtés de l’Union européenne (…) Notre enquête démontre chez les Français une conscience remarquable de l’enjeu économique et social majeur que représente, pour l’Europe, le développement de cette filière ».
En mars 2022, Intel a annoncé un investissement historique visant à produire des puces électroniques en Europe dans le cadre du programme « Chips Act ». Il servira notamment à la création d’un nouveau centre européen de recherche et développement en France. L’Allemagne accueillera quant à elle une usine de fabrication de semi-conducteurs. Par ailleurs, un investissement de 12 milliards d’euros sera fait dans le site de production Irlandais.
Cette enquête, commandée par Intel, vient soutenir l’adoption en cours du Chips Act européen. Les entreprises du secteur comme Intel, mais aussi Samsung ou TSMC pourront en bénéficier pour leurs investissements sur le Vieux Continent. L’Union européenne, elle, espère, grâce à ces incitations, passer ses parts dans la production mondiale de ces composants de 10 % aujourd’hui à 20 % d’ici 2030.
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