Les principaux fabricants de serveurs informatiques en Chine, dont Lenovo et Inspur, ont demandé à leurs fournisseurs de ne plus utiliser les composants produits par l’entreprise américaine Micron Technology. Cette …
Les principaux fabricants de serveurs informatiques en Chine, dont Lenovo et Inspur, ont demandé à leurs fournisseurs de ne plus utiliser les composants produits par l’entreprise américaine Micron Technology. Cette dernière est sujette à des sanctions suite à une enquête menée par la Cyberspace Administration of China (CAC).
Lenovo et Inspur ne s’approvisionneront plus chez Micron Technology
Plus tôt en mars, le régulateur chargé de la cybersécurité en Chine avait décidé d’ouvrir une investigation à l’encontre du spécialiste américain des puces mémoires. Cette mesure visait « à protéger la sécurité de la chaîne d’approvisionnement pour les infrastructures d’information critiques tout en prévenant tout risque caché pouvant mettre à mal la sécurité nationale ».
Pourtant considérée comme « une simple mesure réglementaire tout à fait ordinaire », Micron Technology s’est fait surprendre. La CAC a estimé que les produits proposés par la société « présentaient des problèmes potentiels pour la sécurité des réseaux relativement sérieux ». De ce fait, elle a décidé de sanctionner la firme qui n’a plus le droit de travailler avec les opérateurs d’infrastructures manipulant et stockant des données sensibles en Chine ».
Selon les informations du South China Morning Post, plusieurs entreprises ont décidé de s’aligner sur ces sanctions en ne faisant plus appel aux puces mémoires de Micron Technology. Pour l’heure, les DRAM de l’entreprise américaine sont massivement utilisés sur le territoire. Comme le précise l’un des fournisseurs, « il faudra un certain temps afin d’apporter tous les ajustements nécessaires au remplacement des composants électroniques de l’entreprise américaine ».
Des sanctions incomprises par les États-Unis, mais justifiées selon la Chine
Le marché chinois est l’un des principaux générateurs de revenus de Micron, contribuant à environ 11 % du chiffre d’affaires de l’entreprise en 2022. La firme s’attend à des pertes sur ses ventes totales suite à l’annonce de ces sanctions. De leur côté, Inspur et Lenovo font partie des plus gros acheteurs de produits Micron. Aucune information n’a été apportée autour de l’identité de l’entreprise qui remplacera l’ensemble des composants de l’entreprise américaine dans les prochains mois.
Ces sanctions à l’encontre de Micron peuvent être considérées comme des représailles suite au durcissement des restrictions américaines. Ces derniers n’ont pas la possibilité d’importer des composants électroniques performants, ni de machines permettant leur fabrication auprès de sociétés américaines. Inspur en fait pleinement les frais puisqu’elle fait partie de la fameuse Entity List, au même titre que Yangtze Memory Technologies et PXW Semiconductor Manufactory qui l’ont rejointe en décembre dernier.
Le département américain du commerce a déclaré le 22 mai 2023 que ces sanctions prises à l’encontre de Micron par les autorités chinoises « contredisaient l’engagement du pays envers un marché ouvert et un cadre réglementaire transparent ». La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a répondu à cette déclaration en affirmant que « l’enquête du CAC avait été menée conformément à la loi et que les décisions prises étaient fondées sur des faits avérés ».
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