Depuis le 23 octobre Nvidia, mais aussi Advanced Micro Devices (AMD) ou Intel, ne peuvent plus vendre certaines de leurs puces spécialisées dans l’intelligence artificielle en Chine. La mesure avait …
Depuis le 23 octobre Nvidia, mais aussi Advanced Micro Devices (AMD) ou Intel, ne peuvent plus vendre certaines de leurs puces spécialisées dans l’intelligence artificielle en Chine. La mesure avait été révélée par les États-Unis il y a une semaine, mais son entrée en application devait être plus tardive.
Une précipitation aux causes inconnues
Le formulaire 8-K de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, est utilisé par les groupes américains cotés pour informer les investisseurs ou régulateurs, d’un événement susceptible de les intéresser. C’est par cette voie que Nvidia a dévoilé l’accélération du calendrier de l’administration Biden sur les restrictions à l’export de puces IA avancées.
Depuis plusieurs mois, il se murmurait à Washington que le département du Commerce préparait une extension des mesures prises un an plus tôt pour limiter l’accès à la Chine aux puces avancées américaines. Rumeurs confirmées le 17 octobre : les entreprises ont été informées qu’elles disposaient de 30 jours pour appliquer de nouvelles règles, plus strictes. C’est ce délai qui a été revu, sans explication des différents acteurs concernés.
« La mise à jour de ces restrictions a été conçue spécifiquement pour contrôler l’accès à la puissance de calcul. Cela devrait ralentir considérablement le développement de procédés de fabrication de composants nouvelle génération, pouvant être exploités de manière à menacer les États-Unis et nos alliés », commentait mercredi dernier Gina Raimondo, secrétaire au Commerce.
Les États-Unis raffermissent leurs restrictions
Les autorités américaines souhaitaient colmater une brèche exploitée par ses entreprises pour continuer à vendre des puces avancées en Chine. À la suite des mesures introduites l’automne dernier, Nvidia avait promptement développé de nouvelles puces, A800 et H800, des versions bridés de ses meilleurs composants IA, pour pouvoir les écouler dans l’Empire du Milieu. Une stratégie imitée par Intel en juillet avec Gaudi 2.
Ces initiatives ont hérissé l’administration Biden qui cherche justement à entraver les progrès de la Chine dans l’IA. Les nouveaux seuils fixés vont bloquer l’export de ces puces adaptées, et quelques autres, de Nvidia, Intel et AMD.
Dans le document remis à la SEC, Nvidia estime que « Compte tenu de la forte demande pour les produits de la société dans le monde entier, la société ne prévoit pas que le calendrier accéléré des exigences de licence aura un impact significatif à court terme sur ses résultats financiers ». Interrogée sur le sujet en août, l’entreprise craignait toutefois des conséquences à plus long terme. Reuters rapporte qu’Intel en étudie encore les répercussions, alors que sa puce rencontrait un succès encourageant dans l’Empire du Milieu.
La Chine n’a pas encore réagi à ce changement de programme. Le ministère des Affaires étrangères avait déclaré le 18 octobre que cette mise à jour « viole les principes de l’économie de marché et de la concurrence loyale ».
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