RISC-V, architecture open source utilisée pour la conception de semi-conducteurs, est exploitée par un grand nombre d’entreprises chinoises pour s’affranchir des restrictions à l’importation imposées par les États-Unis. Récemment, la …
RISC-V, architecture open source utilisée pour la conception de semi-conducteurs, est exploitée par un grand nombre d’entreprises chinoises pour s’affranchir des restrictions à l’importation imposées par les États-Unis. Récemment, la directrice générale de RISC-V International a déclaré que la mise en place d’éventuelles sanctions autour de cette technologie pourrait avoir un impact sur l’industrie mondiale des composants électroniques.
Et si les États-Unis restreignaient l’accès à l’architecture open source ?
Plusieurs élus américains souhaiteraient que Washington impose des restrictions afin que les groupes chinois n’aient plus accès à RISC-V. Michael McCaul, membre du parti républicain et président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, a expliqué pourquoi il était contre l’exploitation de cette architecture open source par les entreprises chinoises.
« Le Parti communiste chinois abuse de RISC-V pour contourner la domination américaine sur la propriété intellectuelle nécessaire à la conception de puces. Les Américains ne devraient pas soutenir une stratégie de transfert de technologie de la RPC qui sert à dégrader les lois américaines sur le contrôle des exportations, » affirme-t-il.
Pour de nombreuses entreprises chinoises, cette architecture constitue bien un moyen de contourner les interdictions mises en place par l’Administration Biden à leur encontre, permettant à l’Empire du Milieu d’atteindre, à terme, son autosuffisance dans le secteur des composants électroniques. Ces interdictions empêchent les sociétés basées en Chine d’importer des semi-conducteurs de pointe ou des machines permettant leur fabrication à des entités américaines ou alliées.
De son côté, Mike Gallagher, président du comité spécial de la Chambre des représentants sur la Chine, considère que le ministère du Commerce doit « exiger que toute personne ou entreprise américaine reçoive une licence d’exportation avant de s’engager avec des entités chinoises sur des projets exploitant RISC-V ».
RISC-V International craint que de telles mesures ne dérèglent l’industrie mondiale des semi-conducteurs
Face à cette situation, Calista Redmond, la dirigeante de RISC-V International, organisation chargée du développement de l’architecture open source, a tiré la sonnette d’alarme. « Les actions envisagées par les gouvernements en vue d’une restriction sans précédent des normes ouvertes auront pour conséquence un accès réduit au marché mondial des produits, des solutions et des talents, » assure-t-elle, inquiète.
Si à l’heure actuelle, ARM et Intel restent les leaders en matière d’architectures pour puces, RISC-V International considère avoir une carte à jouer. Elle se distingue de ses rivaux en proposant sa technologie gratuitement, alors que les deux autres facturent les fabricants de composants qui exploitent leurs architectures.
De son côté, Pékin compte énormément sur le RISC-V, à tel point que neuf sociétés chinoises spécialisées dans l’utilisation de cette technologie, ont passé un accord en août dernier. Toutes se sont engagées à partager leurs brevets, de ne pas se poursuivre en justice pour violation de brevet et céder ensemble leurs licences à des tiers.
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