Amazon ne complétera pas l’acquisition d’iRobot. Le géant de l’e-commerce préfère abandonner l’opération avant le véto très probable de l’Union européenne (UE), qui la considère comme une menace concurrentielle. Une menace pour la concurrence, selon la Commission européenne Des représentants d’Amazon ont récemment rencontré des membres de la Commission européenne …
Amazon ne complétera pas l’acquisition d’iRobot. Le géant de l’e-commerce préfère abandonner l’opération avant le véto très probable de l’Union européenne (UE), qui la considère comme une menace concurrentielle.
Une menace pour la concurrence, selon la Commission européenne
Des représentants d’Amazon ont récemment rencontré des membres de la Commission européenne pour discuter du rachat. Une réunion au cours de laquelle ils ont appris que celui-ci ne serait pas approuvé par le régulateur. L’entreprise a donc décidé de mettre fin au projet plutôt que d’attendre le verdict.
« Ce résultat privera les consommateurs d’une innovation plus rapide et de prix plus compétitifs, ce qui, nous en sommes convaincus, aurait rendu leur vie plus facile et plus agréable », regrette David Zapolsky, vice-président et conseiller juridique d’Amazon. L’acquisition a été annoncée en août 2022 pour 1,7 milliard de dollars, et aurait permis à la plateforme de continuer son insertion dans le secteur des objets domestiques connectés.
Si l’autorité britannique de la concurrence l’a validé dès juin 2023, l’UE s’est montrée plus méfiante et a ouvert une enquête approfondie. Ses résultats ont fait état d’un risque pour la concurrence en Europe, car l’opération « aurait permis à Amazon d’évincer les rivaux d’iRobot en restreignant ou en dégradant l’accès à sa marketplace ».
Le géant de l’e-commerce n’a pas proposé de mesures correctives, une initiative qui aurait pu faire pencher la balance en sa faveur. « Les obstacles réglementaires excessifs et disproportionnés découragent les entrepreneurs, qui devraient pouvoir considérer l’acquisition comme l’une des voies de la réussite », dénonce Zapolsky.
iRobot traverse une période délicate
Cet échec risque d’aggraver la situation d’iRobot, dont les ventes ne cessent de chuter ces dernières années. Constamment rentable depuis son introduction en bourse en 2005, la société a accumulé environ 500 millions de dollars de pertes nettes depuis le deuxième trimestre 2021. Amazon lui versera une indemnité de rupture de 94 millions de dollars.
« La fin de l’accord avec Amazon est décevante, mais iRobot se tourne maintenant vers l’avenir en se concentrant et en s’engageant à continuer à construire des robots intelligents et des innovations pour la maison intelligente », commente Colin Angle, fondateur d’iRobot.
Dans la foulée, le constructeur des aspirateurs Roomba a annoncé sa « restructuration opérationnelle ». Il va licencier 31 % de ses employés, soit environ 350 personnes, tandis que son PDG, Colin Angle, a présenté sa démission avec effet immédiat. La firme prévoit de réduire ses dépenses dans la recherche et le développement, et va interrompre tous ses travaux sur les produits « non destinés à l’entretien du sol ».
Les géants technologiques sont de plus en plus soumis à une réglementation antitrust rigoureuse. En décembre, Adobe abandonnait son projet de rachat de Figma suite aux préoccupations émises par les régulateurs européens et britanniques concernant son impact sur la concurrence.
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