Le Portugal se prépare à interdire les équipements 5G de Huawei. Une décision ce qui pourrait entacher ses bonnes relations avec la Chine. Huawei, bientôt considérée à « haut risque …
Le Portugal se prépare à interdire les équipements 5G de Huawei. Une décision ce qui pourrait entacher ses bonnes relations avec la Chine.
Huawei, bientôt considérée à « haut risque » au Portugal ?
Depuis plusieurs années, les États-Unis appellent leurs alliés à bannir le géant chinois de leurs équipements 5G. Le Canada, la Suède, le Royaume-Uni, le Danemark, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie se sont exécutés. Plus tôt cette année, l’Allemagne a annoncé vouloir vérifier la sécurité de ses réseaux mobiles, avec une attention particulière portée aux composants des entreprises chinoises Huawei et ZTE.
Jusqu’alors, le Portugal ne répondait pas aux demandes des États-Unis, mais le pays semble vouloir changer son fusil d’épaule. Dans un communiqué, le Conseil supérieur de la cybersécurité recommande d’interdire aux opérateurs locaux de s’approvisionner en équipements 5G auprès de fournisseurs basés en dehors de l’Union européenne ou de pays qui ne font pas partie de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ou de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Selon le gouvernement portugais, les entreprises situées en dehors de ces juridictions représentent un « haut risque » pour la sécurité des réseaux sans fil, un terme souvent utilisé pour exclure Huawei des équipements dans les pays où une telle mesure a été mise en place. Cette évaluation, qui doit être approuvée par le cabinet qui supervise le Conseil de la cybersécurité, pourrait entraîner l’exclusion, la restriction ou la cessation de l’utilisation de certains équipements et services. Huawei et ZTE sont en première ligne.
Une décision qui risque de refroidir les relations chino-portugaises
Il s’agirait d’un important revirement de situation, alors que le Portugal est l’un des plus grands bénéficiaires d’investissements chinois par habitant, précise le Financial Times. Le premier ministre portugais António Costa assurait en 2019 que les entreprises chinoises avaient « fait preuve d’un respect total de notre cadre juridique et des règles du marché ».
L’Empire du Milieu a massivment investi au Portugal dans les années qui ont suivi la crise économique. Ainsi, il détient des parts dans la banque BCP, l’assureur Fidelidade, le réseau électrique REN ainsi que dans l’énergéticien EDP, indique Les Échos.
« Huawei n’a aucune connaissance préalable de cette affaire et n’a pas été consultée à ce sujet. Au cours des deux dernières décennies, Huawei a travaillé avec des opérateurs portugais pour construire des réseaux sans fil et fournir des services de qualité qui connectent des millions de personnes. Nous continuerons à nous conformer à toutes les lois et réglementations applicables, et à servir les clients et partenaires portugais qui comptent sur nos produits et services », a commenté Huawei au sujet de sa possible interdiction dans les réseaux 5G portugais.
En 2018, l’entreprise chinoise a signé un accord avec le plus grand opérateur du pays, Altice Portugal, pour l’utilisation de ses équipements 5G. En avril, Altice a finalement fait marche arrière et choisi Nokia, affirmant que le constructeur finlandais « offrira des niveaux de sécurité plus élevés, en utilisant des algorithmes de cryptage renforcés pour une meilleure protection de la vie privée ».
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