Le département de la défense américain a publié le 31 janvier l’actualisation annuelle d’une liste de « sociétés militaires chinoises ». En réalité, il s’agit surtout d’entreprises civiles auxquelles il est reproché de travailler avec l’armée chinoise, l’Armée Populaire de Libération (APL). De la Ligue 1 au Pentagone IDG Capital est un …
Le département de la défense américain a publié le 31 janvier l’actualisation annuelle d’une liste de « sociétés militaires chinoises ». En réalité, il s’agit surtout d’entreprises civiles auxquelles il est reproché de travailler avec l’armée chinoise, l’Armée Populaire de Libération (APL).
De la Ligue 1 au Pentagone
IDG Capital est un nom connu en France par les fans de football. En 2017, le fonds d’investissement est devenu propriétaire à 20 % de l’Olympique Lyonnais. Parts revendues depuis. À préciser, IDG Capital est surtout un soutien des start-up chinoises. Elle a été un investisseur précoce dans des groupes tels que Baidu, Tencent, Xiaomi ou encore Meituan.
C’est sans doute pour cette raison qu’IDG s’est retrouvé sur la liste du Pentagone. Mise en œuvre en 1999, modernisée depuis, l’objectif aujourd’hui est de contrer « La stratégie de fusion militaro-civile de la RPC [ndlr : République Populaire de Chine] ». Pour le ministère de la défense américain, ce rapprochement « soutient les objectifs de modernisation de l’Armée populaire de libération (APL) en garantissant qu’elle puisse acquérir des technologies et une expertise avancée développée par les entreprises, les universités et les programmes de recherche de la RPC qui semblent être des entités civiles ».
Au côté d’IDG Capital, sont désormais cités pêle-mêle le plus grand fabricant de puces mémoires chinois YMTC, la société d’intelligence artificielle Megvii ou le fournisseur de Lidar de l’industrie automobile, Hesai Technology. Cette dernière est la seule à avoir réagi à la décision du Pentagone auprès de Reuters. Elle y voit une erreur de casting, assurant n’avoir jamais travaillé avec une armée, peu importe le pays.
Ces petits nouveaux rejoignent d’autres noms plus connus comme Huawei, l’opérateur télécom publique China Mobile ou le plus grand fondeur de semi-conducteurs chinois, SMIC.
Pékin sous-entend que les États-Unis sont hypocrites
Contrairement à l’Entity List du département du Commerce, sur laquelle figure YMTC, Huawei ou SMIC, la mise à l’index du Pentagone ne semble pas être accompagnée de contrainte particulière. Bloomberg mentionne toutefois une restriction à l’accès de certains programmes de défense.
L’objectif est surtout d’atteindre l’image des entreprises cataloguées et ainsi dissuader des groupes américains de travailler avec eux. Dans son point presse régulier, le ministère des Affaires Étrangères s’est dit opposé « à l’établissement de listes discriminatoires de diverses catégories » et « à la répression déraisonnable des entreprises chinoises ».
« Les actions des États-Unis violent les principes de concurrence sur le marché et les règles économiques et commerciales internationales », a encore déclaré le porte-parole Wang Wenbin, dans une formulation devenue classique. Il en a profité pour tendre un miroir aux États-Unis, signalant que « la politique d’intégration militaro-civile des États-Unis remonte à avant la Première Guerre mondiale ». Il a notamment mentionné le cas de la Silicon Valley.
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