Le manque de main-d’œuvre devient un véritable problème pour l’industrie des semi-conducteurs américaine. Les acteurs du secteur peinent à trouver du personnel à des postes clés, alors qu’ils souhaitent accélérer …
Le manque de main-d’œuvre devient un véritable problème pour l’industrie des semi-conducteurs américaine. Les acteurs du secteur peinent à trouver du personnel à des postes clés, alors qu’ils souhaitent accélérer la production.
Le Chips Act a accéléré les investissements
En août 2022, l’administration Biden a approuvé le Chips Act. L’objectif de cette législation est de booster la production locale de semi-conducteurs en allouant 39 milliards de dollars de subventions sur cinq ans aux entreprises souhaitant produire depuis les États-Unis.
Plusieurs projets d’usines sont déjà en cours, avec des géants de l’industrie comme Samsung, Intel et TSMC qui prévoient d’implanter de nouvelles installations dans le pays. Des efforts qui requièrent des milliers de travailleurs : TSMC a besoin de près de 4 500 employés, tandis qu’Intel recherche 3 000 personnes pour travailler dans sa future usine dans l’Ohio.
Pas assez de personnes qualifiées dans le secteur des semi-conducteurs
Selon une nouvelle étude, les fabricants peinent à pourvoir les postes clés, avec un manque de personnel qualifié en ingénierie notamment. Ainsi, les entreprises de semi-conducteurs mettent plus de deux fois plus de temps que leurs homologues d’autres secteurs à embaucher de la main-d’œuvre.
L’étude, réalisée par Revelio Labs, un analyste de données sur le marché du travail, se base sur une analyse des 50 principaux producteurs de puces aux États-Unis sur une durée de trois mois.
Ses résultats viennent corroborer un rapport récent publié par la Semiconductor Industry Association (SIA). Celui-ci a conclu que le secteur pourrait être confronté à une pénurie d’environ 67 000 travailleurs d’ici à 2030.
« La plupart des personnes interrogées dans ce secteur, lorsqu’on leur demande ce qui les préoccupe le plus, répondent qu’il s’agit du développement de la main-d’œuvre. Comment vais-je embaucher les personnes capables de construire ces usines ? Comment vais-je embaucher les personnes capables de faire fonctionner ces usines ? », s’interroge Kate Dei Cas, qui dirige les systèmes de livraison et les services chez EMD Electronics, fournisseur de matériaux et d’équipements pour les semi-conducteurs.
La politique d’immigration remise en cause
Le manque de personnel se fait déjà ressentir. Le géant taïwanais TSMC a été contraint de repousser le début de la production dans son usine de l’Arizona, invoquant le manque d’ouvriers du bâtiment ayant l’expertise nécessaire pour installer des équipements hautement techniques.
Selon la SIA, les Américains ne sont pas assez nombreux à étudier les sciences, l’ingénierie, les mathématiques et les matières liées à la technologie. Dans les universités américaines, plus de 50 % des titulaires d’une maîtrise en ingénierie et 60 % des titulaires d’un doctorat en ingénierie sont des ressortissants d’autres pays. À cause de la politique d’immigration en place, beaucoup quittent les États-Unis après avoir obtenu leur diplôme.
L’association a d’ailleurs demandé à Washington d’assouplir la réglementation, afin de garder les talents étrangers formés dans les universités du pays. En amont, les entreprises établissent des partenariats avec des universités pour développer des programmes de formation. Pour l’heure, cette pénurie menace grandement d’entraver les efforts américains pour relancer l’industrie nationale.
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