Le fabricant d’équipements pour semi-conducteurs JSR a reçu de la part de la Japan Investment Corporation (JIC), un fonds d’investissement piloté par le gouvernement japonais, une offre de rachat de …
Le fabricant d’équipements pour semi-conducteurs JSR a reçu de la part de la Japan Investment Corporation (JIC), un fonds d’investissement piloté par le gouvernement japonais, une offre de rachat de sept milliards de dollars. Ce 26 juin 2023, le conseil d’administration de l’entreprise va se réunir afin d’étudier cette offre.
Une offre de 7 milliards d’euros de la part du gouvernement japonais
Le 23 juin 2023, JSR était valorisé à 4,7 milliards de dollars à la clôture de la Bourse de Tokyo. Lors de l’ouverture de cette même Bourse, le 26 au matin, les actions de l’entreprise avait augmenté de 22 %, prenant en compte l’annonce de l’offre formulée par la JIC durant le week-end. La cotation a dû être suspendue pour éviter que les investisseurs ne puissent profiter de cette nouvelle.
Basée à Tokyo, JSR détient 30 % du marché mondial des résines photosensibles. Ces produits chimiques sont utilisés pour le processus de gravure permettant la fabrication de puces très performantes. Parmi ses clients les plus connus, Samsung, Intel ou encore Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), le leader mondial de la production de composants électroniques.
Une personne proche du comité de direction de la société aurait déclaré que « l’accord proposé était sorti de nulle part, et que JSR n’en était pas à l’origine, ni de près, ni de loin ». D’après l’un des actionnaires minoritaires de la firme, le Conseil d’Administration « attend de savoir comment le gouvernement japonais justifie l’utilisation de cet argent publique dans leur entreprise ». Pour l’heure, ni la JIC, ni JSR n’ont commenté cette opération qui permettrait au gouvernement de nationaliser une des pépites du secteur.
Le Japon souhaite redynamiser le secteur des semi-conducteurs en s’appuyant sur ses pépites
Selon les informations du Financial Times, en formulant leur offre, les responsables gouvernementaux auraient souligné l’importance de l’entreprise dans la politique industrielle du Japon. En effet, le pays cherche à relancer son industrie des semi-conducteurs, en témoigne le lancement de l’entité Rapidus qui a pour objectif de commencer la production de puces gravées en 2 nanomètres dès 2027.
Pour y parvenir, l’entreprise a reçu plusieurs subventions publiques, dont une rallonge de 2 milliards d’euros pour renforcer sa branche recherche & développement. Une nouvelle usine de semi-conducteurs va voir le jour, à Chitose, situé sur l’île d’Hokkaido. Sa construction débutera en septembre 2023 et se terminera à la fin de l’année 2024 pour un premier essai de production prévu en 2025.
D’autres usines vont être construites sur le territoire japonais. 3 milliards d’euros seront alloués à TSMC afin qu’elle puisse construire sa fonderie. De son côté, Samsung veut bâtir un centre de développement de semi-conducteurs à Yokohama. Enfin, en nationalisant JSR, Tokyo veut protéger la propriété intellectuelle de sa pépite face aux ambitions de Pékin, le pays ayant renforcé ses restrictions à l’exportation vers la Chine.
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