« Si les Américains nous traitent de manière hégémonique, nous réagirons, bien sûr », a prévenu l’ambassadeur de Chine aux Pays-Bas, Tan Jian. L’interview publiée dimanche dans le quotidien néerlandais NRC arrive entre les restrictions à l’export d’outils de fabrication de semi-conducteurs du champion européen ASML et une série de mesures de …
« Si les Américains nous traitent de manière hégémonique, nous réagirons, bien sûr », a prévenu l’ambassadeur de Chine aux Pays-Bas, Tan Jian. L’interview publiée dimanche dans le quotidien néerlandais NRC arrive entre les restrictions à l’export d’outils de fabrication de semi-conducteurs du champion européen ASML et une série de mesures de sécurité économique venant de Bruxelles.
L’approche de la Chine sur les semi-conducteurs plus conciliante envers l’Europe
Lors d’une prise de parole précédente, en mars 2023, l’ambassadeur Tan Jian avait pris un ton résolument offensif contre La Haye. Il avait agité le spectre de sanction si le pays suivait les restrictions américaines sur les semi-conducteurs. Depuis, les Pays-Bas ont bien limité l’exportation de nouvelles machines de productions de son entreprise ASML. La date fixée était le 31 janvier, mais sous la pression directe des États-Unis, ASML a suspendu ses envois depuis le début du mois.
L’envoyé de Pékin s’est toutefois voulu plus conciliant avec les Pays-Bas et l’Europe, expliquant que la « relation avec l’UE ne devrait pas être affectée » par les réponses chinoises à Washington. La charge s’est concentrée sur les États-Unis. Le pays a été accusé d’étendre considérablement le concept de sécurité nationale pour limiter l’accès de la Chine aux semi-conducteurs et de faire « pression sur leurs alliés [ndlr : Pays-Bas et Japon] pour qu’ils fassent de même ».
Bloomberg, qui a relayé l’interview de NRC, rapporte qu’un porte-parole de la Maison-Blanche a répondu le lendemain, affirmant que « Nos décisions concernant ces licences d’exportation sont spécifiquement conçues pour garantir que nous pouvons continuer à protéger la sécurité nationale des États-Unis ». Il a assuré que l’administration Biden ne cherchait pas de découplage.
Malgré ces mots, la Chine n’a pas tort en accusant l’Oncle Sam d’avoir considérablement élargi le concept de sécurité national. Cela permet de sortir ce conflit commercial du champ d’action du processus de règlement des litiges de l’OMC. Pékin a tout de même déposé un recours, mais celui-ci à peu de chance d’aboutir. Jusque-là, la réponse de l’Empire du Milieu a été limitée.
Le sujet de la sécurité économique européenne plus ciblé qu’il n’y paraît ?
L’intervention du diplomate pourrait ne pas seulement être liée à l’actualité des semi-conducteurs entre les Pays-Bas et la Chine. La Commission européenne va présenter le 24 janvier un paquet de mesure visant la sécurité économique de l’UE. La Chine n’est pas explicitement visée, mais le pays est dans tous les esprits.
L’ambassadeur Tan Jian a accusé la politique européenne envers la Chine de prêter à confusion. Il a rappelé que l’UE considère son pays « comme un partenaire de coopération, un concurrent économique et un rival systémique ». Ce triptyque est apparu à Bruxelles en 2019. Il a été plusieurs fois répété, notamment par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, en mars. L’accent mis sur la rivalité semblant se renforcer au fur et à mesure des années.
0 commentaires