Le gouvernement chinois contre-attaque. Après que les États-Unis ont imposé aux entreprises chinoises de multiples restrictions à l’exportation de semi-conducteurs, c’est au tour de la Chine de mettre en place …
Le gouvernement chinois contre-attaque. Après que les États-Unis ont imposé aux entreprises chinoises de multiples restrictions à l’exportation de semi-conducteurs, c’est au tour de la Chine de mettre en place ses sanctions. À partir du 3 juillet 2023, les entreprises américaines n’auront plus le droit d’importer certains matériaux utiles pour la production de semi-conducteurs auprès des producteurs de l’Empire du Milieu.
Deux matériaux vont être soumis à des restrictions à l’export
Le gallium et le germanium, deux éléments chimiques du groupe des métaux, sont régulièrement utilisés pour la fabrication de composants électroniques divers et variés. Ils peuvent constituer des alternatives très intéressantes au silicium, le matériau le plus utilisé pour la production de puces.
Le gouvernement chinois a décidé de soumettre ces deux métaux, ainsi que leurs dérivés, à des restrictions à l’exportation. Ces mesures ont été mises en place afin « de sauvegarder la sécurité et les intérêts nationaux, » selon un communiqué du ministère chinois du Commerce et de l’Administration des douanes que s’est procuré le Financial Times.
C’est la deuxième fois que Pékin met des bâtons dans les roues aux entreprises américaines après avoir interdit à Micron Technology de commercer avec certaines sociétés chinoises. Leur restriction est très ciblée puisque le pays occupe la première place du classement des producteurs de gallium et de germanium dans le monde, ainsi que 90 % de la production de terres rares sur la planète. Le gouvernement sait que de nombreux pays à travers le monde dépendent de ses extractions.
La Chine passe à l’offensive alors que les États-Unis prévoient à nouveau de durcir leurs sanctions
Ces mesures interviennent quelques jours seulement après que les Pays-Bas ont officiellement annoncé leur intention de s’aligner sur les restrictions américaines sur les semi-conducteurs. En octobre dernier, l’Administration Biden avait décidé de renforcer ses sanctions à l’encontre de la Chine. Ainsi, il était impossible pour les entreprises chinoises présentes dans l’Entity List d’importer des semi-conducteurs performants ou du matériel permettant leur fabrication auprès de sociétés américaines.
Les Pays-Bas, qui comptent dans leur rang ASML, le leader mondial des machines de photolithographie indispensables pour la fabrication de puces de qualité, ont reçu de multiples visites de la part de représentants américains. Après avoir longuement discuté avec les États-Unis, le gouvernement néerlandais a confirmé les restrictions à l’export de machines de fabrications le 30 juin 2023, à l’encontre de la Chine.
De son côté, Washington prévoyait de durcir à nouveau ses sanctions envers l’Empire du Milieu. Selon le département américain du Commerce, les entreprises chinoises continuent à s’appuyer sur les sociétés américaines comme Nvidia et AMD. Il aurait identifié plusieurs contournements des restrictions actuelles. Certaines entreprises chinoises auraient eu accès à des puces performantes, notamment la A100 de Nvidia, grâce à un système de location. A cet égard, les nouvelles sanctions prévues pour juillet 2023 empêcheraient ces firmes d’avoir accès aux puces bridées des deux fabricants américains, ainsi qu’à la location de puces performantes.
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