Pékin a distribué 1, 75 milliard de dollars de subventions à près de 200 entreprises chinoises travaillant dans le secteur des semi-conducteurs en 2022. Le leader local, Semiconductor Manufacturing International …
Pékin a distribué 1,75 milliard de dollars de subventions à près de 200 entreprises chinoises travaillant dans le secteur des semi-conducteurs en 2022. Le leader local, Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC) en a le plus profité. À noter que ce nombre ne représente qu’une partie des financements octroyés par la Chine à son industrie.
La Chine finance massivement son secteur des semi-conducteurs depuis des années
La société chinoise spécialisée dans le conseil sur les semi-conducteurs, Ijiwei, relayée par le South China Morning Post, a dévoilé cette somme dans un article de son site chinois le 7 mai. Pour atteindre ce résultat, elle a pris en compte les subventions les plus directes de Pékin vers les entreprises cotées en Chine continentale. Celles inscrites à la bourse de Hong Kong n’ont, par exemple, pas été comptabilisées.
190 entreprises ont été identifiées ainsi, avec des subventions allant de 282 millions de dollars à 30 000 dollars. La mieux lotie est le géant local, SMIC. En seconde position arrive Sanan Optoelectronics, spécialisée dans les puces LED, avec 148 millions de dollars. La troisième, avec, 67 millions de dollars, est Tianshui Huatian, une entreprise d’emballage de puces. Les entreprises chinoises sont en bonne position dans ce domaine de la chaîne de valeurs des semi-conducteurs.
Au total, les 10 premières entreprises du classement fragmentaire établi par Ijiwei ont accaparé 45 % des subsides, soit 787 millions de dollars. Parmi les bénéficiaires de ce top 10, Wingtech Technology, un fournisseur d’Apple ou Loongson Technology, concepteur de processeur. 19 % des sociétés considérées ont récolté moins de 100 millions de yuans, soit environ 14 millions de dollars.
Certains grands noms de l’industrie chinoise ne figurent pas dans ce classement pour les raisons évoquées ci-avant. C’est notamment le cas de Hua Hong Semiconductor, le deuxième fondeur chinois plus important, après SMIC, coté à Hong Kong. C’est aussi vrai pour la Yangtze Memory Technologies Corp, spécialisée dans les puces de mémoires flash.
Cette dernière a bénéficié en début d’année de 1,9 milliard de dollars d’investissements de la part du Fonds national chinois d’investissement dans l’industrie des circuits intégrés, surnommé le « Big Fund ». Créé en 2014 et récemment secoué par des affaires de corruption, ce « Big Fund » est le fer de lance de la stratégie chinoise d’autonomie dans le secteur des semi-conducteurs. Les gouvernements locaux investissent également massivement dans le secteur.
La Chine importe davantage ces composants que du pétrole. Une faiblesse identifiée depuis des années. Pékin cherche à y remédier en soutenant ses entreprises par divers canaux de financement. Cette faille au développement technologique du pays a été parfaitement identifiée et exploitée par les États-Unis.
En octobre 2022, Washington a pris des dispositions pour couper l’accès de la Chine aux semi-conducteurs avancés, mais aussi aux outils et logiciels pour les fabriquer, ou au personnel américain qualifié. Dans la foulée YMTC a rejoint SMIC sur l’Entity List du Département du commerce américain.
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